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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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10 janvier 2025 5 10 /01 /janvier /2025 08:41

          Depuis 1950, en France, c’est 70 % des haies qui ont disparu des bocages, soit de l’ordre de 1,4 million de kilomètres ! Dans les années 1960-80, les haies ont régressé à raison de 45.000 km par an, puis après une accalmie pendant les années 1980-90… c’est reparti depuis 2017 !

Aujourd’hui, les arbres n’ont plus une bonne image dans le contexte agricole où la technologie est devenue omniprésente avec pilotage automatique des engins agricoles et même parfois, surveillance par drones. Depuis les années 1950 les campagnes françaises ont beaucoup évolué sous l’effet du remembrement des terres puis de la mécanisation de l’activité agricole, avec des tracteurs et matériels de plus en plus gros, nécessitant des champs plus grands et plus accessibles. Cependant, à partir de 2021 des initiatives se sont multipliées avec les ministères de l’écologie, de l’agriculture, les conseils départementaux, régionaux, et aussi les associations pour un objectif national de replantation de haies. C’est ainsi que, localement en Normandie, le PETR du Pays de Bray invite les agriculteurs à suivre une formation animée par les Chambres d’agriculture de Normandie et le Syndicat du Bassin versant de l’Arques à propos de l’entretien des haies pour stocker le carbone. Ces différentes aides publiques ont permis de soutenir la plantation et l’entretien des haies. Cependant la haie n’a pas encore acquis une reconnaissance juridique qui devrait en faire un facteur d’éco-conditionnalité indispensable au versement des aides agricoles du fait des fonctions écologiques et paysagères qu’elles remplissent. C’est pourquoi nous avons voulu en faire une haie d’honneur.

Avec son vaste bocage de l’ouest, les zones montagneuses et les vallées herbagères, la France tient une place privilégiée en ce domaine et peut montrer l’exemple. La conception du bocage, création humaine, est sans doute à repenser en fonction des évolutions de l’agriculture, afin de planter en bordure de champ ou au milieu de la parcelle. Les haies bien entretenues ont une faible emprise et un élagage régulier permet de limiter les effets de l’ombre sur les cultures là où l’ensoleillement est faible. La prise en compte des différents produits (bois de chauffage notamment) et des services (protection contre l’érosion, ruissellements et inondations, contribution à la qualité de l’eau, protection des cultures et du bétail, biodiversité et paysage, abri des prédateurs de nuisibles) que procurent les haies est une condition nécessaire pour leur redonner la place qu’elles n’auraient jamais due perdre. Ce sont là de réels bénéfices agronomiques !

        Le Pacte Haies, mis en place en France en 2023, disposait d’un budget insuffisant mais avait le mérite d’exister. Il risque d’être fortement amputé dans le cadre du budget 2025, en passant de 110 à 30 millions d’euros… Allo, allo les politiques : pour préserver le bocage il est primordial d'encourager des pratiques agricoles durables et de sensibiliser les agriculteurs à l'importance de ces haies, pour l’ensemble de la société et pour eux-mêmes.

         En plantant des haies, en respectant les écosystèmes locaux, chacun peut contribuer à la préservation de ce trésor naturel, agriculteurs et aussi nous-mêmes, en lotissement par exemple, où l’on peut planter autre chose que des clôtures en matière plastique ! Ainsi la haie ne sera plus haïe, et nous pourrons maintenant en faire une véritable haie d’honneur !

 

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27 décembre 2024 5 27 /12 /décembre /2024 09:36
     En dix-sept ans, 828 chroniques et micro nouvelles ont été publiées sur ce blog, avec 1 471 commentaires. La fréquentation totale a été de 70 612 visiteurs pour 115 879 pages vues, avec 177 abonnés + 71 abonnés X et 752 amis Facebook. Voici le rappel des titres pour 2024 :

         - Anthropocène, c’est la fin ; construisons le Symbiocène ! - 5 janvier

         - Pardonnez moi ce rappel ! - 19 janvier

- Des ministres qui alertent, mais sans trop de suite ! - 2 février

- « C’est le monde à l’envers » ! - 9 février

- Mais « où qu’on va » ! - 23 février

- En 1707, premières observations floristiques en Normandie ! - 8 mars

- Les cancers en hausse spectaculaire, mais on s’en fout ! - 21 mars

- L’agroécologie, une voie essentielle vers le symbiocène ! - 4 avril

- Le moral dans les chaussettes ! - 19 avril

- Nous pouvons consommer mieux ! - 4 mai

- Les citoyens comprennent enfin ! Les politiques, toujours pas...- 18 mai

- La violence omniprésente, jusqu’à la guerre ! - 1er juin

- Vingt deux pommes normandes en Collection Nationale ! - 15 juin

- Ils détruisent la nature ! - 27 juin

- L’ONU et le droit à l’environnement ! - 13 septembre

- Alerte générale ! - 26 septembre

- Pour une politique climatique réussie ! - 11 octobre

- Le cancer, un vaste sujet de réflexion ! - 18 octobre

- Oui, les jeunes auront un futur ! - 1er novembre

- Ma bibliographie ! - 15 novembre

- Ce qui nous attend ! 1/2 - 29 novembre

- Ce qui nous attend ! 2/2 – 6 décembre

- Dix-septième année et ça continue ! - 27 décembre

     Merci encore pour vos commentaires toujours nombreux, notamment sur les réseaux sociaux.

Par ailleurs, au cours de l’année 2024, on peut retenir aussi :

     ▪ Publications :

  • 23 publications : chroniques du blog

    ▪ Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Rouen : membre titulaire

    ▪ Divers :

  • Participation aux rencontres intergénérationnelles « 1 lettre, 1 sourire » avec la Carsat Normandie et le collège Francis Yard de Buchy.

  • Assistance à l’Office de Tourisme Normandie Caux Vexin pour la rédaction d’un dépliant sur Ernest Noury, naturaliste bucheois.

  • Assistance au Conservatoire botanique de Normandie en vue de futures prospections lichénologiques sur la Métropole Rouen Normandie.

  • Assistance à Pascal Levaillant, artiste botaniste, à propos de l’histoire des cours masures du Pays de Caux.

  • Permettez-moi, chers lectrices et lecteurs, de vous rappeler que ce blog est à périodicité variable, plutôt bi-mensuelle.

     On peut s’abonner de façon très simple : pour recevoir directement et gratuitement chaque chronique, aller sur www.michel-lerond.com et

     - sur un ordinateur : colonne de gauche, case « newsletter »

     - sur un smartphone : en haut à droite case « Menu », et « s’abonner à la newsletter »

     Dans les deux cas vous inscrivez votre adresse mail et cochez « s’abonner ». Vous recevez un mail de confirmation que vous validez. Vous êtes alors abonné et recevez directement chaque nouvelle publication, gratuitement et sans publicité. Bonnes lectures !

     Bonne année 2025 à toutes et tous, avec pleins de petits bonheurs près de la nature !

 

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5 décembre 2024 4 05 /12 /décembre /2024 11:14

    Les conditions tropicales, telles que la chaleur de l’océan, migrent vers le Nord et influent aussi sur la fréquence des ouragans. Le réchauffement a doublé en 20 ans et actuellement, l’Atlantique est extrêmement chaud, ce qui engendre des phénomènes plus intenses et plus durables. Aux Etats-Unis on vient de connaître des ouragans d’une violence inégalée depuis un siècle, qui se reproduisent sur un temps court, avec “accessoirement” des centaines de morts, peu évoqués par les médias… Le réchauffement des océans, c’est aussi l’élévation du niveau de la mer et l’appauvrissement de la biodiversité. D’où, entre autres, les effondrements de falaises sur le littoral français et la diminution du “cheptel poisson” pour la pêche.

     Tout ce qui concerne le climat n’est pas sans conséquences sur la biodiversité et un des exemples les plus frappants est sans doute la forêt. En France, en 10 ans, la mortalité des arbres à doublé et la croissance s’est ralentie, là encore du fait des sécheresses et pluies excessives, avec pour conséquence de réduire le rôle de ces puits de carbone que sont les forêts. Cet “aspirateur à CO2” fonctionne de moins en moins, on tourne en rond ! Cette situation favorise les insectes mangeurs de bois, les champignons parasites et certaines bactéries et aussi bien sûr les incendies… Il y a donc diminution du volume de bois produit. Les incendies sont, si l’on peut dire, la panacée de la destruction des forêts et de leurs fonctions pour plusieurs décennies. Regardons la réalité en face, nous sommes à la veille d’une extinction de masse des espèces animales et végétales. Pour remédier à cette forte réalité, il faut repenser l’artificialisation de la nature en général, revoir les sources de pollution en tous genres et notamment dans le domaine agricole, limiter la surexploitation des ressources, telles que les arbres ou la faune piscicole. Souvenons nous par exemple que 75 % des cultures alimentaires reposent sur la pollinisation d’origine animale ! Dans le domaine de l’énergie, rappelons qu’en 2023 à l’échelle planétaire, la combustion d’énergies fossiles a rejeté dans l’atmosphère environ 40 milliards de tonnes de gaz à effet de serre (surtout du CO2) alors que les puits de carbone naturels (forêts et océans notamment) peuvent en absorber seulement 10 milliards de tonnes. Cherchez l’erreur ! Les deux crises climat et biodiversité sont d’égale gravité et en synergie.

     Voilà quelques exemples des évolutions à attendre, parmi d’autres. C’est un peu l’apocalypse, c’est vrai. Mais on peut encore empêcher les drames à venir pour nos descendants, d’abord en s’adaptant à ces situations nouvelles et surtout en prenant les décisions pour inverser le processus en cours. Je me répète, je sais, mais cela dépend de chacun de nous. La fin du 20 ème siècle nous a amené progressivement à des situations de surconsommation, avec un pavillon par ménage, des biens à profusion et des vacances à l’autre bout du monde… Bien sûr que l’évolution du monde dépend des politiques et les leaders économiques, mais aussi de vous et moi. C’est nous qui élisons les politiques… si on va voter. Personne ne nous oblige à faire nos achats dans des multinationales pour rémunérer des actionnaires. On peut faire ses achats, ou se déplacer en fonction de critères qui garantissent l’avenir. En conclusion et comme on dit : A demain... si vous le voulez bien.- Michel Lerond, Persée, 2023.- 108 p. A chacun de faire ses choix pour l’avenir.

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29 novembre 2024 5 29 /11 /novembre /2024 09:32

     Nous voilà presque à la fin de cette année 2024, une année compliquée pour beaucoup d’entre nous et en beaucoup d’endroits. Entre les drames liés au dérèglement du climat, guerres atroces et banalisation des violences meurtrières, ce ne fut pas une année des plus réjouissantes… Revenons sur l’évolution de notre milieu de vie.

     Résumons nous ! Le réchauffement climatique global de la planète et l’érosion de la biodiversité sont bien là. On constate une dégradation du climat qui s’exprime localement par des évènements contraires selon les lieux et les moments, sécheresses ou inondations par exemple. Ces incidences se multiplient sur toute la planète et sont plus fréquentes et intenses que prévu, comme on a pu le constater aussi en France tout au long de cette année 2024. Il en est de même pour la biodiversité qui s’appauvrit et qui crée des soucis en matière de pollinisation et de ressources alimentaires. Tout cela crée une écoanxiété qui se généralise chez nombre de personnes. Il y a quelques années en arrière, ce sujet apparaissait largement tabou, alors que maintenant il n’y a quasiment plus de conversation qui ne fasse allusion à ce fléau omni-présent, avec une inquiétude à peine dissimulée quant à l’avenir… La prise de conscience est réelle.

     Comment vont évoluer ces phénomènes dans les prochaines années et que va-t-il en résulter ? Prévenus depuis une cinquantaine d’années de ces problèmes émergents et faute d’avoir réagi en temps, nous sommes maintenant pris au piège que l’on redoutait, avec une urgence absolue. De nombreux remèdes ont été proposés depuis un certain temps (par exemple dans : Michel Lerond, Les clés de notre avenir.- Persée, 2020.- 108 p.), avec un début de réalisation mais qui manque d’ampleur et de dynamisme. Adaptons-nous à cette nouvelle donne, puis simultanément prenons des mesures fortes et urgentes pour inverser la tendance au réchauffement du climat et à la perte de biodiversité. Nous vivons une fin de civilisation et il faut vite évoluer vers le Symbiocène !

     Il ne s’agit pas de faire peur, mais pour remédier à un problème encore faut-il bien l’appréhender et envisager les conséquences d’un manque de réaction. Faute de modifier notre trajectoire, nous irons vite vers des “réjouissances” comme ce qui est évoqué maintenant, avec des conséquences sanitaires et économiques parfois d’ampleur.

     Avec l’accélération du réchauffement climatique, les évènements liés au cycle de l’eau vont encore s’amplifier : records de pluies et d’inondations, avec des dégâts matériels qui amènent les assureurs à augmenter fortement les cotisations, voire refuser d’assurer certains biens. Quand en octobre 2024 il est tombé autant d’eau en un jour dans le midi qu’à Rouen en un an… on est déjà bien dans le film ! Inversement les perturbations du cycle de l’eau générent des sécheresses redoutables pour les cultures. Ainsi en 2024 avec canicule dans le sud et pluviométrie excessive au nord de la Loire, les rendements agricoles ont baissé de 22 % pour les céréales et 10 % pour la vigne, ce qui ne sera pas sans augmenter le prix des denrées produites et générer des pénuries alimentaires. Du fait du réchauffement, les précipitations intenses sont plus fréquentes, dans la mesure où une atmosphère plus chaude contient plus d’eau.

 A suivre le 6 décembre 2024.

 

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14 novembre 2024 4 14 /11 /novembre /2024 08:19

     Voilà presque dix ans que je publiais sur ce blog ma bibliographie. Bien sûr, depuis elle s’est enrichie, ce qui justifie cette actualisation. De 1972 à maintenant, ma bibliographie personnelle compte 1 280 références (ouvrages, articles, rapports d’études et de conseils et 822 chroniques du blog). Les principales publications constituent une vingtaine de références les plus représentatives de mon activité d’écriture :

- Etude des lichens dans le Parc Naturel Régional de Brotonne (Intérêt pour la mise en évidence des zones de pollution atmosphérique).- Rouen : Université (Diplôme d'Etudes Supérieures), 1975.- 185 p.

- Cadre naturel.- In : Normandie.- Paris : Bonneton, 1978.- p. 162-221.

- Cours masures en Pays de Caux.- Rouen : Museum, 1978.- 85 p.

- Evolution de la muséologie en sciences naturelles.- In : FOURAY, Monique ; LEROND, Michel, le 150ème anniversaire du Museum de Rouen.- Rouen : Museum, 1978.- p. 151-179.

- Les lichens épiphytes en Normandie orientale. Distribution, sociologie et application à la cartographie de la pollution atmosphérique.- Actes du Museum de Rouen, 1981, 1-2 : p. 1-300.

- Rouen, ville sur un méandre.- In : Rouen - Paris : Bonneton, 1990.- p. 9-37.

- Avec CHAIB, Jérôme ; BARDAT, Jacques : Gestion de l'espace et plantes protégées de Haute-Normandie. Guide pratique.- Rouen: CDM, Observatoire Régional de l'Environnement, 1991.- 89 p.

- Avec VAN HALUWYN, Chantal : Guide des lichens.- Paris : Lechevalier, 1993.- 345 p.

- Avec NOEL, Jean-Paul ; DELABARRE, Olivier ; DEVILLEPOIX, Patricia ; PIOLE, Lucette : Ernest Noury, naturaliste bucheois, 1877-1968.- Buchy : Valeurs Anciennes du Canton de Buchy, 1995.- 64 p.

- Avec LARRUE, Corinne : Recommandations pour conduire une évaluation environnementale des contrats de plan Etat/Région.- Paris : Ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement, 1998.- 53 p.

- Avec BERTAUX, Jean-Jacques ; LEMENOREL, Alain ; LEPELLEY, René ; NONDIER, Guy ; RAGACHE, Jean-Robert : Normandie.- Paris : Bonneton, 2001.- 320 p.

- Avec THIEVENT, Philippe : Opérations routières. Suivi et évaluation environnementale. Paris : Ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement, 2001.- 64 p.

- Avec LARRUE, Corinne ; MICHEL, Patrick ; ROUDIER, Bruno ; SANSON, Christophe : L’évaluation environnementale des politiques, plans et programmes. Objectifs, méthodologies et cas pratiques.- Paris : Editions Tec et Doc, 2003.- 314 p.

- Avec LANMAFANKPOTIN, Georges : Le développement soutenable. Evaluation simplifiée dans un contexte Nord-Sud.- Paris : L’Harmattan, 2007.- 187 p.

- Avec MAURY-DELEU, Virginie ; HARDEL, Blandine ; GOSSELIN, Olivier ; PESQUET, Gilles ; FAJON, Philippe   : Clos-masures et paysage cauchois.- Rouen : CAUE et Point de Vues, 2008.- 256 p.

- Qu’est-ce qu’on attend ? Chroniques (2008-2009).- Paris : l’Harmattan, 2010.- 149 p.

- C’est bientôt la renaissance ? Pour sortir de la crise écologique.- Paris : l’Harmattan, 2013.- 156 p.

- Quel foutoir la nature ! Mini-nouvelles (2008-2016).- Paris : Les impliqués éditeur, 2016.- 170 p.

- Faire passer le message.– Aix-en-Provence, Editions Persée, 2018.- 160 p

- Les clés de notre avenir.- Sainte-Luce-sur-Loire, Editions Persée, 2020.- 108 p.

- A demain… si vous le voulez bien.- Sainte-Luce-sur-Loire, Editions Persée, 2023.- 108 p.

     La bibliographie complète peut être obtenue sur demande à michel.lerond@orange.fr . Ces publications et des souvenirs professionnels ont fait l’objet d’un don aux Archives Départementales de Seine-Maritime en 2015. Il s’agit de documents relatifs aux Naturalistes Bucheois, ma correspondance, mes différents postes de travail, notamment le Museum de Rouen, l’Observatoire régional de l’environnement et ma vie de consultant. Tous ces documents peuvent être consultés en salle de lecture du pôle des archives historiques : 42 Rue Henri II Plantagenêt, Pôle culturel Grammont, 76100 Rouen - Tél. : 02 35 03 54 95 / Mail : archives@cg76.fr

     Par ailleurs, mon herbier de lichens comporte plusieurs centaines d’échantillons provenant essentiellement de Normandie, mais aussi de toute la France. Il a été déposé au Museum de Rouen vers 2005. Il est stocké dans les réserves du musée et peut être consulté sur demande auprès du chargé de conservation : tel. 02 35 71 41 50.

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31 octobre 2024 4 31 /10 /octobre /2024 09:14

     Avec ce qu’on lit et entend, il y a de quoi s’interroger sur notre avenir et surtout celui de nos descendants. C’était le thème de notre chronique « Le moral dans les chaussettes » du début de cette année.

     Pour se faire une idée plus précise à ce sujet, rien de tel que de discuter avec des jeunes. C’est ce que j’ai fait avec mes petits enfants. Pour eux il n’est pas évident de se projeter dans l’avenir, d’autant plus que les réseaux sociaux créent du trouble plutôt que de clarifier les choses. Ils se sentent tout de même prêts à passer outres les aspects négatifs et ne sont pas vraiment inquiets. En fait ces questions sur le futur leur apparaissent comme des préoccupations d’adultes qui ne les concerneront, eux, que plus tard. Ils ont été marqués davantage par le confinement dû au Covid qui les a privés d’une partie de leur jeunesse. Les lycéens semblent davantage préoccupés maintenant par l’enseignement qu’ils trouvent compliqué et mal adapté. Le dérèglement climatique ne les stresse pas, comme s’il s’agissait d’un changement évident.

     Par ailleurs les jeunes achètent de moins en moins de vêtements neufs, pour des motivations financières en même temps que pour des considérations environnementales.

     Plus globalement des enquêtes récentes montrent qu’il est difficile pour les jeunes de se priver de certains plaisirs, même s’il s’agit de réduire leur impact sur l’environnement. Agir pour la planète supposerait d’en avoir les moyens financiers. Cela peut toutefois aller avec un sentiment de culpabilité, ce à quoi peuvent remédier les parents avec un bon dosage éducatif relatif à la responsabilité personnelle, sans « saouler » les enfants qui trouvent parfois pénible les discours répétitifs sur les renoncements en tous genres pour sauver le climat. Les jeunes se sentent parfois comme une génération martyre alors que ce sont les précédentes qui ont créé cette situation. Ils vivent cela comme une atteinte à leur jeunesse et leur liberté. A cet égard il convient de reprendre le discours éducatif pour insister sur le fait que l’alimentation, les voyages, les pollutions ont un impact sur la planète et donc sur les Humains. Il s’agit donc d’une démarche de respect des autres, de vie en commun aussi harmonieuse que possible.

     Du fait de la multiplication des catastrophes climatiques (sécheresses et incendies, inondations et tempêtes) depuis quelques années, le taux d’éco-anxiété chez les jeunes a beaucoup augmenté. Cette génération va arriver aux commandes sous peu. En tirant les leçons des échecs d’un passé récent, ils vont pouvoir « refaire le monde », sachant qu’il n’y a pas d’alternative autre que tout refaire pour ne pas s’effondrer…

     Prenons bien la bonne voie : pas de violence et dialoguons sans traîner, il y a urgence ! Il faut reconstruire l’école, les mentalités, la démocratie, l’Europe, les relations internationales, l’économie, les écosystèmes, le climat... Le monde s’est fourvoyé, il faut le refaire ! Mais quel challenge unique pour une nouvelle génération !

Vite, Construisons le symbiocène !

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18 octobre 2024 5 18 /10 /octobre /2024 11:12

     Récemment j’ai connu une expérience toute nouvelle pour moi, la maladie. Si j’évoque cela, ce n’est pas pour raconter ma vie mais pour proposer une réflexion sur deux thèmes à propos des cancers : devant une situation qui paraît désespérée, il faut garder espoir ; et la multiplication des cancers est en lien, notamment, avec les pollutions de toutes sortes.

    Je n'avais pas été malade depuis... 60 ans, quand j'ai été stupéfait, mi-novembre 2023 par une pancréatite "aigüe et atypique" qui a interpellé les médecins du CHU de Rouen. C'est là qu'ont commencé des investigations qui témoignent de la pugnacité du corps médical, ce dont je le remercie encore. Cela a abouti à ce que l'on pouvait craindre, un cancer du pancréas, mais heureusement repéré très tôt et bien localisé.

    J'ai ainsi fait la découverte... de la maladie et du monde médical. Après 129 rendez-vous médicaux en 8 mois, 5 cures de chimiothérapie, une ablation d'un tiers du pancréas et 5 semaines d'hospitalisation, les résultats sont là. Les cellules cancéreuses ont été éradiquées et la chimio post-opératoire prévue annulée. Pour autant tout n'est pas réglé. Cette épreuve m'a bien anéanti et j'aurai besoin encore de nombreux mois pour récupérer. Je resterai sans doute un peu affaibli, mais en vie. Cette expérience, pour curieux que cela puisse paraître, a été enrichissante sur les deux plans que j’évoquais en introduction.

     Qui dit cancer pense maladie grave et parfois, malgré les progrès considérables en ce domaine, vie en sursis, qui plus est s’agissant du pancréas, un des cancers les plus redoutables… Pour ma part, j’étais bien conscient des risques encourus, mais à aucun moment je n’ai pensé que ce serait fatal pour moi. Etrangement, je me suis mis comme entre parenthèses, une forme de déni peut être, faisant une confiance totale aux médecins et à mon corps, acceptant tout et totalement convaincu que j’allais survivre à cette épreuve ; c’est ce qui est advenu. J’ai eu la « chance » de faire une pancréatite qui a déclenché un « parcours du combattant » sans répit. Les examens répétés ont permis de localiser très tôt la tumeur maligne et de l’exterminer par des moyens puissants. Il faudrait le concours d’un psychologue pour analyser mon état d’esprit, c’est comme si je m’étais replié sur moi-même, totalement concentré sur la maladie, avec un désir farouche de surmonter cette épreuve. Quoi qu’il en soit, et le saura-t-on un jour, le fait est que devant une situation qui paraît désespérée, il ne faut pas renoncer, se battre autant que possible et garder espoir. Cela étant toutefois quasi impossible dans certains cas, hélas, quand la maladie est la plus forte.

     Mais pourquoi ce cancer ? Les causes dominantes des cancers du pancréas sont le tabagisme et l’alcoolisme, sujets qui ne me concernent pas du tout. Evoquant cela avec un ami, celui-ci m’a rappelé que j’ai habité longtemps en pleine campagne brayonne : « tu étais vraiment exposé aux pesticides des terres cultivées alentour ». Va savoir, mais… Tiens donc, moi défenseur de l’environnement, victime des pesticides ! On ne le saura jamais et rien ne peut le prouver, mais l’hypothèse est plausible. Ceci d’autant plus avec toutes les études qui sont menées et qui alertent depuis des années sur le fait que la multiplication des cancers est en lien direct avec les pollutions de toutes sortes. Qu’il s’agisse de l’air que nous respirons, de l’eau que nous buvons, y compris certaines eaux minérales, de la nourriture dans une certaine proportion… tout est plus ou moins pollué ! Certes les doses sont souvent faibles mais qu’en est-il véritablement quant aux cumuls de polluants entre différentes sources et des synergies entre ceux-ci ? Notre monde est souillé à un tel point que la multiplication des cancers y trouve une explication essentielle. Là encore, sur le plan de la santé, il est urgent de bifurquer comme nous ne cessons de le rappeler, et cela concerne chacun de nous !

     D’un point de vue personnel, après ce basculement de vie, je suis devenu un autre homme, et voilà que j’ai le sentiment de vivre dans un nouveau monde, avec cette ambiguïté qu’à la fois la maladie nous isole, nous soustrait du monde ordinaire et aussi nous ramène à l’essentiel, l’essence même de la vie. La vie se mène alors en direct avec le souci de se préoccuper du moment présent. La maladie est une sacrée leçon de vie.

     En tant qu’humain, comme n’importe quelle petite bestiole, mon premier souci est le réflexe de survie. Eh oui, je vais survivre, me laissant porter par les personnels de la santé, omni-présents et déterminés, dans un contexte « administratif » parfois cependant un peu surréaliste. Et puis surtout j’ai réussi avec la présence et le soutien total de ma famille proche et quelques amis. Merci à toutes et tous et à très bientôt, pour une vie riche et heureuse.

 

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11 octobre 2024 5 11 /10 /octobre /2024 08:52

     Il est urgent de bifurquer pour éviter que notre civilisation n’aille dans le mur pour de bon ! Mais comment faire lorsque l’on est dans une telle urgence et devant d’énormes défis, comme notamment le dérèglement climatique ?

     C’est ce qu’ont étudié les chercheurs qui ont conclut une étude internationale après avoir examiné 1 500 politiques climatiques mises en place entre 1998 et 2022 dans 41 pays. C’est dire le bien fondé de leurs conclusions. Et oh stupeur, sur ces 1 500 politiques climatiques, seules 63 sont performantes… Les plus efficaces sont celles qui combinent plusieurs mesures telles que interdictions, taxes et incitations, alors que prises isolément, ces mesures n’ont qu’un effet marginal. Par exemple, interdire les voitures thermiques ou fermer les centrales au charbon peuvent paraître des mesures fortes alors qu’elles ne présentent pas de réelle efficacité. Les chercheurs ont montré que ces mesures restent peu valables quand elles sont mises en œuvre isolément, et de plus elles doivent considérer l’ensemble de la problématique et éviter, par exemple, la caricature des voitures électriques qui ne prennent en compte que le fonctionnement de la voiture et « oublient » sa fabrication et son recyclage. L’important c’est la bonne combinaison des mesures prises, en évitant la multiplication des politiques et les mesurettes opportunistes en fonction de l’actualité du moment.

     Parmi les exemples satisfaisants, on peut citer le secteur de l’électricité au Royaume-Uni où des progrès significatifs ont été constatés. Ces bons résultats ont été obtenus par l’introduction, en 2013, d’un prix plancher du carbone et par une planification de l’expansion des énergies renouvelables, des normes plus strictes en matière de pollution atmosphérique, et l’élimination progressive des centrales à charbon. Un autre exemple, dans le secteur industriel en Chine, les systèmes d’échange de quotas d’émission, complétés par une réduction des subventions aux combustibles fossiles et des incitations financières, ont considérablement réduit les émissions après quelques années. Enfin, en Allemagne, la réforme de l’écotaxe et l’introduction d’un péage pour les poids lourds constituent une autre réussite notable dans le secteur des transports qui présente le plus grand potentiel de complémentarité.

     Au niveau européen, la nouvelle Commission devra proposer une initiative législative sur un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre à 2040, sachant que l’on est encore loin de la neutralité carbone. Février 2025 est la date prévue pour la publication des nouveaux engagements climatiques des Etats dans le cadre de l’Accord de Paris. Il est prévu que ces nouvelles mesures prennent en compte aussi une transition écologique des pratiques agricoles. Au niveau régional normand, la Région Normandie et l’ADEME viennent de s’engager dans un dispositif de transition écologique et énergétique avec 5 intercommunalités tests pour mettre en place des politiques d’achats responsables, la rénovation énergétique des bâtiments ou des projets d’énergie renouvelables. Plus localement encore, la com’com Inter-Caux-Vexin (55 communes entre Buchy, Martainville-Epreville et Montville) vient de prendre en main la compétence « mobilité » pour développer les alternatives au « tout voiture ».

     On avance, mais il faut davantage de volonté politique et des mesures plus rationnelles pour parvenir à une efficacité réelle.

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26 septembre 2024 4 26 /09 /septembre /2024 16:57

     La France nous a offert cet été le spectacle consternant d’une classe politique immature qui reste enfermée dans ses petits calculs politicards au lieu de se mettre au niveau des vrais enjeux de notre époque. Ainsi la dissolution de l’Assemblée Nationale, la nomination d’un Premier Ministre, puis la formation d’un gouvernement ont occupé les esprits et les médias pendant des mois, bien au-delà du raisonnable et pour des objectifs bien en-dessous des réalités.

     Dans ce contexte il a été question des sujets « prioritaires », à savoir surtout le déficit de la France et son futur budget. Certes ces questions sont importantes et préoccupent légitimement les personnes les moins à l’aise financièrement. Mais pour se préoccuper de notre avenir financier, encore faut-il exister et donc survivre aux crises actuelles, d’une toute autre importance. La vraie priorité c’est le dérèglement climatique qui s’amplifie, qui va plus vite et plus fort que prévu. C’est ainsi que l’on observe depuis des mois la multiplication des canicules, incendies de forêts, inondations, coulées de boues, éboulements en montagne ou en bord de mer, etc. dans le monde entier, la France n’étant pas épargnée.

     Ce dérèglement climatique commence à générer des pertes de rendement des cultures, des famines, des conflits et des migrations. C’est là qu’est la matrice de futurs problèmes économiques liés à la production alimentaire et l’énergie et aussi à des migrations climatiques qui pourraient bien devenir ingérables. Dès son arrivée, le nouveau Premier Ministre a tenu à rappeler que la croissance serait sa priorité. C’est le monde d’hier qui est au pouvoir alors que nous attendons un monde d’aujourd’hui, préparant le futur de nos descendants pour leur éviter les crises terribles de l’Humanité qui se profilent à l’horizon… Près de 400 scientifiques du GIEC ont récemment partagé leur vision de l’avenir climatique auprès du quotidien britannique The Guardian. La majorité d’entre eux estiment que le réchauffement va dépasser la barre des 2,5°C et appellent à agir dès maintenant pour inverser la tendance. Il va nous falloir en effet bifurquer, au plus vite, changer notre manière de vivre. Les politiques, d’abord, qui sont sensés préparer l’avenir vont devoir évoluer, de même que les pays riches qui vont devoir assister les plus pauvres, mais aussi les entreprises qui vont devoir repenser leur raison d’être afin de répondre aux seuls besoins du peuple plutôt que pousser à la consommation pour enrichir les actionnaires. Enfin nous-mêmes allons devoir changer pour réinventer notre vie, surtout pour ce qui concerne l’alimentation et les déplacements.

     C’est l’alerte générale, la situation est grave, mais pas désespérée ! Les points de bascule sociaux existent, des petits changements chez des personnes ou des petits groupes peuvent in fine déclencher des actions de restauration du climat à grande échelle. Il existe déjà de nombreux exemples de jeunes qui renoncent à des activités polluantes, qui réduisent leurs déplacements, de personnes qui abandonnent leur métier pour s’installer à la campagne avec une activité de maraîchage ou d’élevage, etc.

     Et pour enrichir notre réflexion, ces trois livres récents sont plus que jamais d’actualité :

- Faire passer le message - Persée, 2018.- 158 p. – 14€20

La biographie d’un lanceur d’alerte et les grandes questions environnementales.

- Les clés de notre avenir - Persée, 2020.- 100 p. – 10 €

93 propositions concrètes pour « refaire le monde ».

- A demain… si vous le voulez bien - Persée, 2023.- 108 p.- 13€50.

Une réflexion sur notre avenir commun.

A se procurer dans toute bonne librairie et sur Internet.

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13 septembre 2024 5 13 /09 /septembre /2024 08:09

     Tout le monde le sait maintenant, et l’admet plus ou moins, l’effondrement de la biodiversité et le dérèglement climatique sont des réalités avec lesquelles nous ne pouvons plus tergiverser, parce que les Humains, eux aussi, ne sont pas à l’abri de l’extinction… Les décideurs, politiques et économiques, le savent, mais restent très pondérés dans leurs changements de comportement...

     Comment faire, en effet, pour que les décideurs et les Etats de la planète entière puissent travailler ensemble pour un but commun, alors que les tensions géopolitiques et les enjeux économiques sont aussi prégnants. A ce niveau planétaire qui est la dimension des enjeux en cours, il n’y a pas d’hésitation, la voie principale est la réglementation, même si celle-ci présente une certaine souplesse pour l’application. C’est la position qui a été adoptée par l’ONU il y a peu.

     C’est une résolution historique qui fut prise en octobre 2021 par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Celui-ci a reconnu le droit à un environnement sûr, propre, sain et durable comme droit humain, ce qui assurément a constitué une avancée, au moins dans les esprits. Ce droit a été validé par les 161 États membres lors de l’Assemblée générale des Nations Unies en juillet 2022. Le texte incite les États à adopter des politiques visant à permettre l’exercice de ce droit, afin de le rendre effectif.

     Pour aller plus loin, c’est au printemps 2023 que l’ONU a demandé à la Cour Internationale de Justice (CIJ) de définir les obligations des états en matière de lutte contre le dérèglement climatique. Cette résolution adoptée le 29 mars 2023 a été qualifiée d’historique par le secrétaire général de l’ONU. La CIJ a précisé qu’il s’agissait d’un défi sans précédent, de « portée civilisationnelle ». Bien que non contraignant, cet accord doit être appliqué dans le monde entier et aussi bien maintenant que loin dans le futur.

     Bien entendu, entre les directives onusiennes et leur mise en pratique, il peut y avoir une certaine distance… mais de plus en plus d’Etats, et leurs dirigeants, prennent conscience que certains enjeux environnementaux vont bien au-delà de leurs divergences et concernent toute l’Humanité. Gardons l’espoir ! Tout ceci sans oublier que, au-delà des dirigeants, nous sommes nous-mêmes concernés et parfois directement responsables. Pour ne prendre qu’un seul exemple, les déchets que l’on côtoie, je le crains, de plus en plus sur le bord des routes ou les trottoirs des villes. Comme chacun le sait, une bonne partie de ces déchets finissent à la mer, soit entre 75 et 200 millions de tonnes, l’équivalent d’un camion poubelle déversé chaque minute… Ces déchets se désintègrent en microparticules dévastatrices pour l’environnement et la santé.

     Les réglementations internationales de l’ONU s’adressent donc aux 161 Etats signataires, mais aussi… aux huit milliards de Terriens personnellement !

 

Depuis près de trois mois ce blog a connu une interruption due à des raisons de santé. Le rétablissement est en cours et vous pouvez maintenant retrouver votre blog, à périodicité variable. Bonnes lectures !

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