Après 2014, année la plus chaude, mars 2015 fut le mois le plus chaud jamais enregistré, soit depuis 1880. Dans le même temps que la plupart des régions du monde ont connu un mois de mars particulièrement doux, l’est du Canada et des Etats-Unis subissaient un hiver plus froid, confirmant ainsi les disparités climatiques et le dérèglement… La paléoclimatologie confirme bien que l’évolution actuelle du climat s’accélère depuis le XIXème siècle avec l’avènement de l’ère industrielle. Certaines contrées peuvent être plus impactées que d’autres. Ainsi craint-on que d’ici la fin du siècle, New York puisse connaître une montée des eaux de 1,80 mètre et une hausse des températures de 7 degrés ! La parade doit être pensée dès maintenant pour éviter des inondations récurrentes dès 2020. Quant aux Etats d’Océanie, les plus vulnérables, ils plaident pour une « révolution » sur le climat.
Plus globalement, nourrir la planète va devenir un défi colossal puisque l’on attend 2 milliards de plus de Terriens d’ici 2050 et que les modifications du climat accroissent la vulnérabilité de l’agriculture avec sécheresses et pluies de plus en plus irrégulières, inondations et cyclones plus fréquents. Bref, comme le dit Martin Schulz, président du Parlement européen, il est minuit moins cinq pour la survie de l’humanité. Et Barak Obama ajoute qu’il n’y a pas de plus grande menace pour notre planète que le changement climatique. De quoi devenir fou !
Mais cela c’était en mars. La France ayant été nommée pays hôte pour accueillir la 21ème conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Paris en décembre 2015, le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, se démène pour courir le monde et convaincre qu’un accord devra être trouvé entre 195 pays. Vaste programme ! Sans doute un sommet qui va réunir 47 000 personnes, et qui sera le plus grand évènement diplomatique jamais organisé en France, représente-t-il un challenge formidable pour un homme politique ; mais retenons la progression de la pensée fabiusienne depuis 1992 où Laurent Fabius, en réunion publique, m’avait contredit pour assurer que la prise en compte de l’environnement était une contrainte… Et voilà qu’en plus, le parti socialiste français vient d’inventer l’éco-socialisme, synthèse entre la social-démocratie et l’écologie politique. Nous sommes sauvés ! Je vous le dis, le soleil de mai est gai !
Mais bien sûr, on peut toujours craindre que la situation se dégrade à une vitesse telle que cela entraînerait des solutions imposées autoritairement par des états désemparés, faute d’anticipation (voir http://www.michel-lerond.com/article-31873331.html de… mai 2009), ce serait moins gai…