Le tintamarre médiatique nous assomme parfois sur des sujets qui ne sont pas obligatoirement de première importance. Inversement, certains évènements sont sous-médiatisés, alors que… Ainsi, nous sommes nombreux, moi le premier, à regretter le non renouvellement de la « classe » politique. Et pourtant, si l’on y regarde bien, il s’est opéré sous nos yeux une révolution depuis quelques années. Combien de fois n’avons-nous pas regretté l’âge trop avancé de nos élus, le manque de femmes en politique ou la non-représentation de la diversité sociologique française ?
Les dernières élections départementales, bien que mal préparées et encore plus mal expliquées, ont permis malgré tout la mise en place de ces binômes homme-femme qui ont assuré enfin une parité des élus. Cela a permis l’accès à des mandats politiques pour des personnes nouvelles, aux regrets de certains, mais ce qui est une vraie opportunité de renouvellement.
Certes peu de femmes ont obtenu une présidence de département, mais le plus jeune président, Sébastien Lecornu dans le département de l’Eure, n’a que 28 ans. Un peu plus tôt, lors du renouvellement des conseils régionaux, Nicolas Mayer-Rossignol devenait président de Haute-Normandie à 36 ans. Né à Bamako au Mali, ce nouveau président amenait avec lui de la nouveauté puisqu’il est simultanément agrégé de sciences de la vie et de la terre et ingénieur du corps des mines, entre autres.
On peut citer aussi Anne Hidalgo, inspectrice du travail née près de Cadix en Espagne, élue première femme maire de Paris à 55 ans. Ou encore Bruno Julliard, ancien militant étudiant, devenu son premier adjoint à 33 ans.
En remontant un peu le temps, on peut évoquer Dominique Voynet, anesthésiste, députée européenne à 33 ans, ministre à 39 ans et sénatrice à 46 ans. Certes le Sénat ne compte toujours que 23 % de femmes, seulement 2 anciens ouvriers et une moyenne d’âge de 65 ans… Mais le Sénat est condamné à disparaître !
Souvenons-nous aussi de Rama Yade, née à Dakar et diplômée d’études politiques, nommée secrétaire d’Etat à 31 ans ou de Rachida Dati, diplômée de sciences économiques, première personnalité née de parents immigrés à être nommée garde des sceaux à 42 ans. Ou encore de Eric Piolle, diplômé en génie industriel, élu maire de Grenoble à 41 ans, le premier maire écologiste d’une grande ville.
Bien sûr tout cela n’est pas parfait et ni l’âge, ni le sexe ne garantissent la compétence et la rigueur. Ainsi Sébastien Lecornu a-t-il quelques soucis avec son cumul de mandat entre le conseil départemental et la mairie de Vernon… Mais on avance !