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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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13 juillet 2015 1 13 /07 /juillet /2015 13:53

     Le DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane) a été l’insecticide le plus utilisé au monde, à partir des années 1930 avant d’être interdit en agriculture dans les années 1970. Voilà donc 45 ans que l’on n’utilise plus ce produit jugé dangereux… mais on en voit encore les conséquences. En effet, des études américaines récentes démontrent que l’exposition prénatale au DDT accroît de manière significative le risque de cancer du sein (multiplié par quatre), ce qui concerne nombre de femmes américaines et européennes de plus de 50 ans. Les femmes exposées in utero dans les années 1960 semblent les plus concernées.

      Certes, depuis l’interdiction du DDT, les niveaux constatés dans la population ont fortement diminué, mais qu’en sera-t-il des quantités énormes qui ont été piégées par les glaciers de l’Arctique et qui sont en train d’être remises en circulation dans l’environnement par les modifications climatiques et la fonte des glaces. Les impacts sur l’environnement, et donc notre santé, de certains produits, peuvent perdurer longtemps, d’autant plus si les décisions nécessaires ne sont pas prises. Souvenons-nous qu’il a fallu 90 ans pour interdire l’amiante… L’actualité, c’est le Roundup l’herbicide le plus vendu au monde, classé comme « cancérigène probable » ; ce qui n’est pas certain certes, mais qui peut demander a minima des précautions. Dans ce registre, plus qu’ailleurs encore, la cacophonie gouvernementale va bon train : la ministre de l’écologie annonce l’arrêt de la vente libre de ce produit, mais le ministre de l’agriculture précise qu’il est toujours autorisé en agriculture ! Entre 2009 et 2013, la vente de Roundup a baissé de 3,4 % pour les usages non agricoles alors qu’elle a augmenté d’environ 9,2 % en agriculture. Ajoutons que les usages agricoles représentent 93 % des produits phytosanitaires. Il n’est alors pas très surprenant que l’on puisse retrouver 17 résidus de pesticides dans une simple pomme !

     Le manque de courage politique, la domination de la politique par le monde de l’argent et la pression des lobbies représentent un danger tout aussi important que les produits phytosanitaires eux-mêmes. Reste toutefois à nous expliquer comment conserver les jardins privés et espaces verts publics « propres », comment protéger les cultures des parasites et conserver des rendements qui permettront de nourrir toute la planète. Pas si simple… Bien sûr, il existe l’huile de coude ou le désherbage thermique, toutes techniques qui trouvent vite leurs limites. Il faut aussi que les chercheurs cherchent… et trouvent des solutions. Et pour cela il faut le vouloir, définir des objectifs et financer la recherche. La boucle est bouclée ! On refait un tour ?

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commentaires

B
et voilà encore un article qui se termine en regrettant que le courage politique soit si rarissime ! on ne pourra changer quelque chose qu'en convainquant une majorité de gens capables de forcer le pognon et ses larbins à reculer. Ce n'est pas demain la veille !! J'ai choisi de ne plus voter (sauf dans mon village) tant que je ne trouverai pas un (e) politique courageux(se)
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