C’est en 1866 qu’Ernst Haeckel a proposé le terme écologie pour désigner la science qui étudie les rapports entre les organismes vivants et leur milieu de vie. Ce vocable nouveau résultait de l’association de oikos, qui signifie demeure, habitat en grec et logos, l’étude, la science.
Ernst Haeckel (1834-1919) fut d’abord médecin, puis professeur d’anatomie, philosophe et libre penseur. Il contribua beaucoup à la diffusion de la théorie de l’évolution au cours d’une carrière universitaire très riche, enrichi de l’expérience de nombreux voyages en Europe, Asie et zones tropicales. Il décrivit environ 4 000 nouvelles espèces dans le domaine de la biologie marine, s’étant spécialisé sur les éponges et les méduses, alliant ses compétences scientifiques à un véritable talent artistique pour illustrer ses travaux d’innombrables planches détaillées qui conservent encore aujourd’hui un intérêt scientifique certain.
Pour démontrer la théorie de l’évolution, Haeckel opposait science et religion et fut très critiqué pour cela, ce qui l’amena à professer une philosophie naturelle qui conçoit le monde comme une unité, le monisme.
En fait, c’est surtout depuis les années 1960-70 que le terme écologie a été vulgarisé en confondant souvent écologie et écologisme. Après avoir parlé surtout de "protection de la nature", les termes "environnement" et "écologie" sont devenus à la mode dans les années 1980-90. On aurait économisé bien des débats stériles si l’on avait distingué la science qui étudie les relations des êtres vivants entre eux et le milieu d’un courant de pensée en faveur de la protection de la nature et de l’environnement. La désignation des deux thématiques par un même vocable a créé une confusion des esprits.
Rendons grâce à Haeckel d’avoir « inventé » cette science qui nous permet maintenant de mieux appréhender l’évolution du monde vivant et de replacer l’Homme au sein de la nature, pour le meilleur, et parfois… pour le pire.