La voiture électrique est souvent présentée comme LA solution automobile par excellence, la plus propre et la plus écologique. Comme à l’habitude, l’évaluation d’un procédé nécessite de prendre en compte tous les aspects et, en la circonstance, aussi l’origine de l’énergie électrique… Ce type de voiture ne peut être « écologique » que si son énergie provient d’une source qui respecte l’environnement. Ceci d’autant plus que le stockage de l’électricité se fait dans des accumulateurs à métaux lourds, très nocifs. Ces éléments doivent être remplacés tous les 2 ou 3 ans et si possible être recyclés, mais où et dans quelles conditions ? Les « voitures à zéro émission » utilisent de l’électricité qui provient souvent de centrales à charbon ou, en France, à 78 % de centrales nucléaires, ce qui n’est pas forcément la panacée en matière de respect de l’environnement et fait de la voiture électrique… une voiture nucléaire ! De plus, si l’on regarde la chaîne complète de fabrication, il faut prendre en compte la production des batteries qui génère des émissions importantes de gaz à effet de serre, et on commence à s’interroger sur les effets à long terme du champ magnétique (ondes à basse fréquence) qui traverse la voiture électrique, sur la santé humaine.
Voilà donc un bon exemple de solution qui paraît, a priori, présenter des avantages indéniables, mais si l’on procède à une évaluation complète et objective, on est amené à fortement nuancer le pronostic. Il en est très souvent ainsi en environnement, c’est pourquoi ce n’est qu’à l’issue d’une évaluation sérieuse que l’on peut se prononcer en fonction des avantages et inconvénients et en essayant de remédier au mieux aux inconvénients inévitables.
C’est peut-être ce qui a motivé Toyota à lancer sa Mirai, une voiture fonctionnant grâce à une pile à combustible à base d’hydrogène. Si l’on veut réduire nos émissions de C02 pour limiter les modifications climatiques, il faut décarboner le secteur des transports en diminuant le recours aux carburants fossiles et leur substituer de nouveaux vecteurs. C’est ainsi que l’on prévoit que le nombre de véhicules à hydrogène pourrait atteindre 2 % du parc mondial en 2030 et 10 % en 2050. Ce choix énergétique pourrait s’imposer également dans les secteurs ferroviaires et aériens, grâce à des moteurs propres et silencieux qui ne rejettent dans l’atmosphère qu’un peu d’eau. Mais les réservoirs d’hydrogène doivent être hyper résistants pour prévenir les risques d’explosion et la production de ce gaz consomme… beaucoup d’électricité.
Qu’adviendra-t-il ? Qui fera les choix convenables ? Politiques, lobbies ou consommateurs ? Quel sera notre voiture de demain, électrique ou à hydrogène ? A moins que ce ne soit les deux, électrique pour la ville et hydrogène pour les longs trajets. Quant au moteur à explosion… au musée.