- La nature de l’Homme
Il n’est pas certain que l’Homme n’ait jamais vécu en pleine harmonie avec la nature, mais il est clair qu’au stade d’évolution où nous sommes, l’Homme est en train de scier la branche sur laquelle il est assis… L’être humain est un animal, certes, mais pas tout à fait comme les autres, au moins par son refus de considérer les faits biologiques à leur juste niveau, ayant la certitude d’être doué d’une intelligence qui le place au-dessus de ces basses considérations.
Outre se massacrer en quasi permanence entre eux, les humains ne seraient-ils pas suicidaires, prenant le risque d’une disparition collective par destruction systématique de leur milieu de vie. Les exemples historiques ne manquent pas de civilisation disparue après le massacre de l’environnement. Ce n’est pas faire du catastrophisme que d’envisager que l’Homme puisse épuiser les ressources indispensables à sa survie (c’est déjà bien avancé), que les modifications climatiques amplifient cet état de fait (nous y sommes), que les rivalités entre « survivants » génèrent des guerres sans merci (les « migrants » actuels nous donnent un petit aperçu), que les dirigeants politiques soient complètement dépassés et impuissants, laissant la place aux extrémistes en tous genres et aux communautaristes (regardez la France de 2015…) ; ce n’est que réalisme. Le pire n’est jamais sûr, heureusement, mais il est possible. Ce qui est nouveau par rapport à des époques anciennes, c’est la dimension globale du problème, concernant toute la planète et non plus seulement telle ou telle contrée. Bien sûr ces sujets sont très anxiogènes et ne sont pas développés comme il conviendrait en termes d’information. Mieux vaut continuer à répéter des concepts aussi stupides que celui de la croissance éternelle dans un monde fini, ce qui est tout simplement impossible ! Décidément, si l’Homme est de nature animale, il peut être aussi de nature stupide.
Mais le propre du génie humain, c’est aussi de réagir, même in extremis, aux dangers et de prendre dans l’urgence les mesures qui s’imposent. La nature peut devenir un sujet éthique, tout simplement parce qu’il y va de notre survie. Une nouvelle morale est donc à inventer à cet égard. Prenons garde toutefois à ne pas chercher à échapper à ce destin funeste en « améliorant » la nature humaine par des voies scientifiques douteuses qui viseraient à modifier le génome humain, au stade de l’embryon par exemple. Nous irions là directement vers une robotisation de l’Homme, confondant éventuellement drone-robot et humains comme semble l’annoncer le robot militaire habilité à tuer de façon autonome… Décidément, quelle drôle de nature que celle de l’Homme !