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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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29 mars 2016 2 29 /03 /mars /2016 08:19

     Il n’y a pas si longtemps que consommer bio s’apparentait à un comportement bobo (bourgeois bohême). Et voilà que là aussi les choses changent : consommer des produits biologiques est désormais très tendance et s’inscrit dans une volonté de consommer des produits sains et de proximité, tout en contribuant au soutien de l’agriculture paysanne.

     Ainsi en Normandie, on compte actuellement 1 250 exploitations bio et au plan national, les conversions à l’agriculture biologique ont été multipliées par trois ces dernières années. L’agriculture industrielle souffre d’un déficit de plus en plus prononcé de notoriété auprès du public, du fait de ses impacts sur l’environnement et de la mainmise du secteur agro-alimentaire sur son développement. C’est ainsi que l’agriculture de proximité suscite un engouement fort, y compris chez les citadins, pour réinventer une relation étroite entre ville et agriculture, pas seulement au plan géographique, mais aussi social en recréant une relation de confiance entre producteur et consommateur.

     Un exemple intéressant, dans la métropole rouennaise, est la reconversion de l’ancien hippodrome des Bruyères en parc urbain au sein duquel va s’implanter une ferme permacole, inspirée de l’écologie naturelle et de la tradition, visant une économie en énergie tout en laissant le plus de place possible à la nature sauvage. C’est la nature qui « fait le boulot » : les déchets des uns profitant aux autres ou la rotation des cultures évite le désherbage ou encore certaines plantes éloignent les nuisibles par leur odeur. Les intrants deviennent alors superflus, de même que le machinisme agricole. Les premiers légumes sont attendus pour 2017 et les produits de la ferme seront commercialisés via une filière courte. Sur les 28 hectares de ce parc urbain, « Le champ libre », 2,5 seront réservés à la ferme permacole qui aura vocation de production et de vitrine pédagogique. La ferme sera accompagnée d’un verger conservatoire avec présence possible de moutons et chevaux.

     Mais il y a encore plus fort puisque le Bhoutan, qui s’est déjà illustré en instaurant le « bonheur national brut » comme indice de développement (au lieu de notre PIB) prévoit de devenir le premier pays 100 % bio ! Certes ce ne sera pas facile pour ce petit pays d’environ 2 millions d’habitants situé en Asie du Sud à l’est de l’Himalaya, mais quel beau défi !

     Bientôt le bio ne sera plus bobo, mais banal !

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commentaires

R
Né en 1940, en 1950 je passais mes vacances comme commis de culture chez un oncle agriculteur dans la Meuse. J'adorais : des cousins de mon âge, on rigolait, mais on travaillait!.Polyculture 100% bio. L'oncle m'expliquait comment il choisissait ses semences de blé pour l'année suivante. Rendements de 8 quintaux/ha à 15 quintaux/ha les bonnes années, pour un nombre d'heures de travail énorme, qui justifiait le travail des enfants. A cette époque les instits emmenaient leurs élèves (j'ai connu) des après-midis dans les champs de pommes de terres pour ramasser à la main les doryphores pour essayer de sauver la récolte. J'arrachais les pommes de terres plantées par mes parents et les années humides, elles avaient le mildiou et on les voyait pourrir avant de pouvoir les manger. Alors oui ! il faut aller vers le bio, j'en suis convaincu mais ne partons pas la fleur au fusil comme en 14 !!!
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M
Merci Philippe et Robert de vos compléments d'information. <br /> Effectivement Philippe, le bio est loin d'être en pointe en Normandie... J'ai voulu délibérément optimiser cette question, compte-tenu que le bio a le vent en poupe tout de même. Cela dit on a parfois l'impression que, malgré les discours, tout est fait pour décourager la conversion des agriculteurs au bio : formalités lourdes et aides limitées. <br /> De même le rappel historique de Robert nuance le propos. Pour avoir vécu moi-même dans une petite ferme de 1945 à 1955, je cautionne le propos, sous réserve toutefois que l'on fasse bien la différence entre "petites cultures", maraîchères notamment, et céréalières ce qui est autre chose. Néanmoins, il faudra bien proposer des solutions concrètes et efficaces pour lutter contre les parasites et autres maladies des cultures. Certains remèdes existent avec la lutte biologique, la permaculture ou autre, mais cela peut-il convenir à des grandes surfaces ?<br /> Il y a encore à faire au niveau de la recherche, si les pouvoirs publics lui donnent commande et les moyens. Il y a aussi, et surtout, à faire à notre niveau de consommateurs. De façon générale, nous ne sommes pas assez exigeants et devons soutenir l'évolution souhaitée tout simplement en achetant des produits bio, plutôt que les autres. C'est le consommateur qui DOIT décider.<br /> Michel
P
Enfin, c'est seulement 1% de la surface agricole en Haute-Normandie (malgré l'augmentation de 10 % soit 7500 ha). Heureusement que la fusion avec la Basse-Normandie nous favorise (avec ses 3,8 % de la SAU), mais on est loin des 120 000 ha de Midi-Pyrénées ou 110 000 ha de Pays de la Loire !
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