Il n’y a pas si longtemps que consommer bio s’apparentait à un comportement bobo (bourgeois bohême). Et voilà que là aussi les choses changent : consommer des produits biologiques est désormais très tendance et s’inscrit dans une volonté de consommer des produits sains et de proximité, tout en contribuant au soutien de l’agriculture paysanne.
Ainsi en Normandie, on compte actuellement 1 250 exploitations bio et au plan national, les conversions à l’agriculture biologique ont été multipliées par trois ces dernières années. L’agriculture industrielle souffre d’un déficit de plus en plus prononcé de notoriété auprès du public, du fait de ses impacts sur l’environnement et de la mainmise du secteur agro-alimentaire sur son développement. C’est ainsi que l’agriculture de proximité suscite un engouement fort, y compris chez les citadins, pour réinventer une relation étroite entre ville et agriculture, pas seulement au plan géographique, mais aussi social en recréant une relation de confiance entre producteur et consommateur.
Un exemple intéressant, dans la métropole rouennaise, est la reconversion de l’ancien hippodrome des Bruyères en parc urbain au sein duquel va s’implanter une ferme permacole, inspirée de l’écologie naturelle et de la tradition, visant une économie en énergie tout en laissant le plus de place possible à la nature sauvage. C’est la nature qui « fait le boulot » : les déchets des uns profitant aux autres ou la rotation des cultures évite le désherbage ou encore certaines plantes éloignent les nuisibles par leur odeur. Les intrants deviennent alors superflus, de même que le machinisme agricole. Les premiers légumes sont attendus pour 2017 et les produits de la ferme seront commercialisés via une filière courte. Sur les 28 hectares de ce parc urbain, « Le champ libre », 2,5 seront réservés à la ferme permacole qui aura vocation de production et de vitrine pédagogique. La ferme sera accompagnée d’un verger conservatoire avec présence possible de moutons et chevaux.
Mais il y a encore plus fort puisque le Bhoutan, qui s’est déjà illustré en instaurant le « bonheur national brut » comme indice de développement (au lieu de notre PIB) prévoit de devenir le premier pays 100 % bio ! Certes ce ne sera pas facile pour ce petit pays d’environ 2 millions d’habitants situé en Asie du Sud à l’est de l’Himalaya, mais quel beau défi !
Bientôt le bio ne sera plus bobo, mais banal !