Nous n’avons cessé de le répéter, au risque de devenir lassant, de nombreuses préoccupations existent en matière d’environnement, face auxquelles il est urgent de réagir. Il va falloir changer bien des choses, pas dans un siècle, pas dans dix ans, mais maintenant ! Il en est ainsi des modifications climatiques qui confirment d’année en année les prévisions du GIEC, et souvent en les amplifiant. De même pour la biodiversité, malgré les actions entreprises, l’appauvrissement se poursuit. Il y a donc « le feu au lac » !
Les décisions prises, lors de la COP21 par exemple, témoignent d’une prise de conscience au niveau mondial, bien que celle-ci reste lente et timorée. Mais au niveau du grand public, le doute reste le plus fort : tout cela paraît bien lointain, incertain ou inéluctable avec un sentiment d’impuissance. Les plus conscients de nos contemporains ne voient pas toujours ce que ces changements pourraient impliquer pour chacun de nous dans notre quotidien et surtout ne voient pas ce qu’ils pourraient faire eux-mêmes. Comme il a été dit depuis des décennies, les solutions passeront nécessairement par davantage de vie collective et de démocratie, à tous les niveaux, du village à la planète, pour synchroniser décisions collectives et petits gestes individuels. Il s’agit bien d’une mutation, non seulement économique et sociale à faire, mais aussi philosophique : comment habiter le monde ensemble de façon durable, ou bien laisser faire et advienne que pourra. Ainsi par exemple, au niveau des régions qui viennent de se mettre en place en France, faudrait-il créer une culture collective qui s’appuie sur un débat informé et transparent pour préparer la population aux impacts de ces modifications profondes de notre monde et accepter les adaptations très contraignantes qui seront nécessaires. Il n’est plus temps de se préoccuper de croissance, de développement, des actionnaires et du marché à terme, mais de l’avenir de l’Humanité. Veut-on un avenir ou on s’en fout ? C’est un choix à faire.
Le futur, par définition, est toujours imprévisible. L’espèce humaine, comme toutes les espèces, peut aussi mourir, mais on ne sait ni quand, ni comment. Peut-être peut-on éviter seulement que cette disparition soit de notre propre fait, sachant que l’Homme n’a pas l’aptitude à devenir le maître souverain de sa planète. IL faut donc en priorité définir cette philosophie du futur. Pour cela des hommes comme Edgar Morin, un des philosophes français les plus marquants pendant tout un siècle, peuvent nous y aider. Comme il l’a souvent rappelé, « il n’y a pas de solution, mais il y a une voie ». Cette voie, ce peut être la Renaissance. Certes il va falloir changer les politiques incompétents, sortir de la société dominée par l'argent. Mais pour cela il va falloir que nous-mêmes, d’abord, changions. En tant que consommateurs et citoyens, c’est nous qui avons le vrai pouvoir de décision ; ça va être dur…