La maltraitance des animaux est devenue un sujet d’actualité ces dernières années devant la recrudescence de cas et de la sensibilité plus prononcée du public à l’égard de ces dérives. Des vidéos circulent sur le net, avec des images parfois épouvantables, sur les traitements réservés aux animaux dans le domaine privé ou dans des circuits commerciaux tels que les élevages ou les abattoirs.
On imagine moins facilement cependant les pratiques à l’égard d’animaux sauvages tels que les autruches par exemple. Chacun connaît les sacs en peau d’autruche et surtout les plumes qui ornementent le fessier des filles du Lido (on se demande quel est le plus ?), du Moulin Rouge ou du carnaval de Rio. On imagine que les plumes sont récupérées à leur chute naturelle alors qu’en fait elles sont arrachées sur les animaux vivants (pour être plus fraîches et plus authentiques sans doute). On peut aussi électrocuter les autruches, les égorger de façon brutale ou les dépecer pour fabriquer des sacs, tout ceci bien sûr parfois en plein état de conscience (pour avoir un produit frais ?).
Par ailleurs, on a pris (un peu trop ?) l’habitude de « fabriquer » de la viande comme n’importe quel produit industriel. Mais un animal n’est pas qu’une simple matière première, il peut aussi être considéré avec un minimum de respect dû à un être vivant.
En France, malgré la réglementation en vigueur et les peines encourues, 82% des 700 millions de poulets de chairs sont élevés sans accès à l’extérieur, 81% des 47 millions de poules pondeuses sont élevées en batterie, comme 99% des 40 millions de lapins. 90% des 25 millions de cochons sont élevés sur caillebotis intérieurs... C’est pourquoi les poussins sont parfois débecquetés, sans anesthésie, afin d’éviter qu’ils se blessent entre eux du fait de leur stress. Ailleurs aussi… comme en Asie où les chiens tués pour leurs chairs, fourrures ou peaux sont considérés comme aphrodisiaques s’ils sont morts en souffrant, c’est pourquoi ils sont torturés avant d’être écorchés et mangés : ils sont ébouillantés, brûlés au chalumeau ou électrocutés !
Naturellement, et là encore, personne n’est obligé d’acheter des produits fabriqués à base de cuir d’autruche ou de plumes de cet oiseau, d’autant plus qu’il s’agit de produits de marques de haut de gamme. On peut aussi réduire sa consommation de viande ou se détourner des produits issus de l’élevage intensif.
Faut-il vraiment avoir une plume dans le cul pour séduire, et ne pourrait-on éviter de plonger la tête dans le sable pour regarder la réalité en face. Une histoire d’autruche en somme…