Nous vivons actuellement une période troublée, entre terrorisme, fortes migrations ou scandales politiques et financiers. Dur dur ! Dans ce contexte, on sent bien des hésitations incessantes entre plus de mondialisation et de gestion plus globale des enjeux planétaires ou, au contraire, un repli sur la nation, le pays avec force drapeaux, hymnes nationaux et parfois barbelés en guise de frontières…
Bientôt, le 9 mai, ce sera la fête de l’Europe qui, comme chaque année, sera largement oubliée et peu commentée. Quelle belle occasion pourtant de renouer des liens forts entre les peuples, de regarder l’avenir avec sérénité plutôt que se replier sur son petit pré carré tout riquiqui… Mais qui donc sait qu’il existe un hymne européen ? La mélodie symbolisant l’Union Européenne est un arrangement d’environ deux minutes du thème musical de l’Ode à la joie, dernier mouvement de la Neuvième symphonie de Ludwig van Beethoven. Cet hymne sans paroles, adopté par le Conseil de l’Europe en 1972, puis par les chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres en 1985, évoque les idéaux de liberté, de paix et de solidarité incarnés par l’Europe. Malgré de nombreuses controverses, et sans consensus, des paroles ont été proposées pour l’hymne européen. Les voici :
Joie ! Joie ! Belle étincelle divine,
Fille de l’Elysée,
Nous entrons l'âme enivrée
Dans ton temple glorieux.
Ton magique attrait resserre
Ce que la mode en vain détruit ;
Tous les hommes deviennent frères
Où ton aile nous conduit.
Si le sort comblant ton âme,
D'un ami t'a fait l'ami,
Si tu as conquis l’amour d’une noble femme,
Mêle ton exultation à la nôtre!
Viens, même si tu n'aimas qu'une heure
Qu'un seul être sous les cieux !
Mais vous que nul amour n'effleure,
En pleurant, quittez ce choeur !
Tous les êtres boivent la joie,
En pressant le sein de la nature
Tous, bons et méchants,
Suivent les roses sur ses traces,
Elle nous donne baisers et vendanges,
Et nous offre l’ami à l’épreuve de la mort,
L'ivresse s’empare du vermisseau,
Et le chérubin apparaît devant Dieu.
Heureux,
Tels les soleils qui volent
Dans le plan resplendissant des cieux,
Parcourez, frères, votre course,
Joyeux comme un héros volant à la victoire!
Qu'ils s'enlacent tous les êtres !
Ce baiser au monde entier !
Frères, au-dessus de la tente céleste
Doit régner un tendre père.
Vous prosternez-vous millions d’êtres ?
Pressens-tu ce créateur, Monde ?
Cherche-le au-dessus de la tente céleste,
Au-delà des étoiles il demeure nécessairement.
Pas franchement hilarantes les paroles, mais tout de même plus adaptées que notre « qu’un sang impur abreuve nos sillons »… légèrement dépassé !