2. Et après, encore plus clair ?
En France est envisagée la fermeture de Fessenheim. Mais si la mise en place des installations n’est pas simple, les arrêter ne l’est guère plus.
- Le démantèlement de la centrale française la plus ancienne, celle de Brennilis en Bretagne pose quelques problèmes qui suscitent des interrogations pour la suite des démantèlements à prévoir. Cette centrale de seulement 70 mégawats, commencée en 1962 est entrée en service en 1967 et arrêtée définitivement en 1985. En 2005, le coût du démantèlement est estimé à 482 millions d’euros, soit… 20 fois plus que l’estimation initiale. Accessoirement, la centrale a subi une inondation en 2000, des départs de feu en 2001 et 2015. Le démantèlement, maintenant suspendu, génère des déchets radioactifs à très grande durée de vie. Du plutonium est détecté dans le chenal de rejet des eaux, en 2007. Voilà quelques enseignements à tirer pour la suite !
- Le futur site d'enfouissement nucléaire de la Meuse est prévu pour 49 000 m3 de déchets radioactifs en 2030. Les opposants au projet s'inquiètent de la sous-évaluation des risques géologiques : séismes, infiltrations d’eau et mouvements de terrain… Accessoirement le coût final, estimé à 16 milliards d’euros, a été réévalué à 36 milliards d’euros ! Le patron de l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), Jacques Repussard, regrettait en 2013 que l’atome tienne trop de place en France. Faut-il ajouter encore que Greenpeace a réussi une intrusion à Fessenheim et que plusieurs drones ont survolé des centrales. Et s’il s’agit d’initiatives de terroristes ?
- Quant à l’EPR de Flamanville, il a connu… quelques déboires, quelques malfaçons qui sont à la hauteur de notre savoir-faire… Après enquête, il semble bien qu’environ 400 pièces auraient été falsifiées « pour faire des économies »…
- La remise en état des 34 centrales les plus anciennes (entrées en service entre 1977 et 1987), commencée en 2012, est évaluée à 110 milliards d’euros. L’accident survenu à Paluel fin mars 2016 dans le cadre du grand carénage a donné lieu à une inspection de l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) qui s’interroge sur la réalité du confinement des substances hautement radioactives encore présentes dans la cuve du réacteur. Le réacteur incriminé pourrait bien être mis au rebut définitivement…
Alors, est-ce bien clair ? Objectivement beaucoup d’interrogations demeurent sur la sécurité. Si un jour… hélas un vrai drame survenait, ceux qui pourraient être accusés de crime contre l’humanité ne seront sans doute plus là…