La « petite réserve de biodiversité »
Ni vaches, ni cochons, ni moutons, mais un âne et des chats au Point du Jour, à partir de 1980. Le site marque la limite entre le fond de la vallée de l'Andelle, semi-bocager et les plaines cultivées de la première terrasse brayonne, c’est un milieu très appauvri sur le plan biologique (arasement de haies, abattage de vergers, retournement de prairies). L'ancienne plateforme ferroviaire est en déblai tout le long, ses talus sont fortement colonisés par le brachypode et en évolution dynamique lente vers le pré-bois. Le site ne présente pas d'intérêt remarquable en lui-même, mais le contexte très appauvri lui confère une certaine importance au regard de ses potentialités en particulier pour l'avifaune.
La gestion différente de l'espace a augmenté la biodiversité. Le milan royal, c'est anecdotique, mais c'est le plus grand rapace qu'on ait jamais vu ici, un symbole. La parmélie et les autres lichens, les orchidées ou autres faisans et écureuils démontrent la diversité du lieu.
La flore : 39 plantes indigènes ont pu être identifiées, toutes banales. Les plantes les plus remarquables présentes sur le site sont les orchidées : Orchis militaire, Orchis pyramidal, Ophrys abeille et Platanthère verdâtre. Depuis 2008, se développent quatre tiges d’Elléborine (Epipactis helleborine) en sous-bois. C’est une plante peu commune pour la région Normandie. Cette plante demande ombre et fraîcheur, ce qui explique sa présence au nord-est de la prairie, en sous-bois. L’année la plus riche en orchidées fut 2014 : de l’ordre de 230 pieds, essentiellement Orchis pyramidal et Ophrys abeille. Par ailleurs, 21 espèces de lichens ont été identifiées dont les Parmelia caperata et revoluta.
La faune : La faune n'est pas toujours inféodée au site de trop petite taille, mais le voisinage immédiat et le site lui-même ont permis d’identifier de nombreux insectes (une vingtaine d’espèces) dont la Lucane cerf-volant. Pendant l’été 1992 a été observée l’Argiope, une araignée peu courante. De même il a été vu cinq reptiles, quelques rares fois, dont la Couleuvre à collier. Soixante trois espèces d’oiseaux ont été vues sur le site, dont 3 espèces de chouettes, 5 de mésanges et 4 de pics. Les mammifères aussi sont assez nombreux : 16 espèces observées.
Ainsi, en 34 ans, nous avons pu observer de l’ordre de 170 espèces sur ce modeste hectare de bocage. Une vraie récompense !