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  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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22 novembre 2016 2 22 /11 /novembre /2016 06:56

     Mais pourquoi donc, en matière de prise en compte de notre environnement, les choses n’avancent-elles pas plus vite ? Pourtant, depuis un demi-siècle, au moins, les alertes ont été innombrables, les actions d’information et de pédagogie (conférences, émissions radio et télé, livres, brochures, visites, etc.) se comptent par dizaines ou centaines de milliers en France et dans le monde. Et pourtant, si la prise de conscience est réelle, les actions restent souvent en retrait des nécessités. N’y aurait-il pas un certain malentendu quelque part ?

 

     En fait, ces questions sont régies par deux groupes d’acteurs :

     Les demandeurs d’une part : les ONG en faveur de l’environnement, les chercheurs qui identifient la nature et l’intensité des problèmes liés aux pollutions, la biodiversité, les changements climatiques, etc. sans oublier l’opinion publique attentive à ce qui la concerne de près (alimentation bio, impacts sanitaires, etc.). Et d’autre part les décideurs que sont les politiques, parfois un peu coincés entre leurs électeurs, leurs services et… les lobbies.

     Alors, pas toujours facile de s’entendre… et de se comprendre. La question qui demeure est donc bien de savoir faire comprendre aux décideurs, les politiques, la réalité et l’urgence des problèmes. Pour cela il faudrait dépasser la difficulté initiale du langage. Certes les scientifiques, les chercheurs ont leur vocabulaire, leurs concepts, mais peuvent être parfois de piètres pédagogues… Inversement les politiques attendent des idées simples, concrètes, sur ce qu’il convient de faire pour répondre à l’attente de leurs électeurs et parfois… des lobbies. Ceux-ci ne sont d’ailleurs pas toujours des gens avides de profit, ce peut être aussi des associations environnementales qui savent exercer suffisamment de pression pour convaincre de la décision à prendre, même s’il s’agit parfois… d’un conflit d’intérêt local ou d’une radicalisation d’une question marginale !

     Mais voilà, il s’agit maintenant de prendre des décisions et pas seulement de constater les problèmes et les décrire. Il faut inventer le temps du vrai dialogue, de l’ouverture d’esprit et de la rigueur du raisonnement. Il faut simplifier les discours pour les rendre largement accessibles. Souvenons-nous d’une règle, non écrite et « confidentielle » : lorsque vous vous adressez au grand public, faites en sorte d’être compréhensible par un élève de 5ème. Pour objectiver la décision à prendre, il faut avoir recours à l’évaluation environnementale, maintenant largement répandue. Ainsi on établit l’état des lieux, on identifie les enjeux et on choisit le parti le moins dommageable. Ensuite, les décideurs décident après avoir entendu tous les arguments. Enfin, les demandeurs s’inclinent devant le choix opéré, étant entendu que c’est le plus adapté.

     Pas facile de parler à l’oreille des politiques, mais c’est possible. Encore un effort !

 

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