Nous en sommes maintenant à ce que (presque) plus personne ne nie que de grands défis nous attendent avec les modifications climatiques et l’épuisement des ressources naturelles. Si nombre de politiques sont un peu dépassés par ces questions, qu’en est-il de la préparation des jeunes d’aujourd’hui à cette nouvelle donne pour la Terre entière ? En France, les débats récurrents, et parfois un peu passéistes, sur le monde scolaire ne s’intéressent guère à ces questions pourtant essentielles. Au niveau international les conférences climatiques n’ont pas davantage fait preuve de beaucoup d’imagination pour mettre en avant un levier essentiel du changement : l’éducation au développement soutenable.
Comme nous l’avons évoqué sur ce blog à plusieurs reprises depuis une dizaine d’années, il faut commencer par le début, l’école. Si les fondamentaux de l’école sont bien lire, écrire et compter, ils doivent aussi intégrer les bases de notre relation biologique à la nature, ceci dès la maternelle et le primaire. Au cours des études secondaires, il convient de donner à l’écologie/environnement/ développement soutenable le rang de discipline principale. En supérieur, il faut enseigner les données concrètes relatives au triptyque : bases de l’écologie/comportement individuel/gouvernance collective dans toutes les disciplines. Enfin, en formation professionnelle et continue et pour toutes les formations, il faut enseigner les aspects spécifiques des professions concernées quant à leur impact sur la nature.
Certes la préoccupation de certains enseignants pour la nature et l’environnement n’est pas nouvelle et on en connaît des exemples dès les années 1945… Il faut maintenant sortir l’éducation à l’environnement de son relatif isolement culturel et la recadrer dans un contexte plus large pour constituer un axe essentiel d’une réforme en profondeur de l’enseignement. Il est devenu urgent de passer d’une société des connaissances spécialisées à une société de LA connaissance, celle qui permet de transcender les spécialités. Cela passe, entre autres, par redonner le goût des sciences, le sens de la rationalité scientifique. L’école doit aussi apprendre à raisonner globalement.
De nombreuses expériences vont déjà en ce sens et on peut noter quelques évolutions de l’Education nationale, il faut s’en réjouir, mais il faut aller plus loin, plus vite, plus fort. Pour cela nous avons déjà eu l’occasion de formuler quelques suggestions à l’intention des ministres de l’éducation.
L’avenir se prépare afin de le maîtriser plutôt que le subir. Pour cela, d’abord refonder l’école !