A chaque période de soldes, les réductions des prix sont de plus en plus attractives et laissent parfois perplexes sur leur montant. S’il s’agit là de réductions relatives à des biens matériels, c’est encore plus étonnant quand ces pourcentages concernent… le vivant. Périodiquement, différents organismes internationaux nous informent sur la diminution du nombre d’espèces vivant sur la planète. Et voilà que le WWF (Fonds mondial pour la nature) vient de nous apprendre qu’en 40 ans, la planète Terre avait perdu plus de la moitié de ses animaux sauvages ! Non ce ne sont pas les soldes, mais le fait que nous surexploitons notre planète et ainsi la mettons en péril. A moins que nous soyons en train de solder notre avenir… Actuellement, pour satisfaire tous nos besoins, il faudrait l’équivalent de 1,6 planète, ce qui est bien sûr impossible.
Partout sur la planète, les écosystèmes sont mis à mal et la tendance semble s’aggraver, malgré toutes les mesures prises ici ou là. C’est ce que met en évidence l’étude réalisée tous les 2 ans par la Zoological Society of London et l’ONG Footprint Network portant sur un suivi de 14 152 populations animales de 3 706 espèces différentes de vertébrés.
La tendance à la régression est claire, montrant une baisse de 58 % des populations entre 1970 et 2012. Ce sont les milieux d’eau douce qui ont été les plus affectés avec une perte de 81 % pendant la même période ! Si ce rythme est maintenu, on devrait passer de 58 à 67 % de diminution d’ici 2020, concrétisant ainsi la sixième extinction des espèces terrestres, dont nous sommes en partie responsables. Ce recul est dû essentiellement à l’agriculture et la déforestation (l’agriculture génère 80 % de la déforestation mondiale), l’urbanisation et l’exploitation minière. Sont imputables aussi la surexploitation (pêche notamment), la pollution et les changements climatiques dont on commence à percevoir les effets sur la biodiversité.
C’est surtout depuis les années 1970 que nous coupons des arbres à un rythme supérieur à celui de leur croissance, que nous prélevons plus de poissons dans les océans qu’il n’en naît, et que nous rejetons davantage de carbone dans l’atmosphère que les forêts et les océans ne peuvent en absorber. Avec une population mondiale de 10 milliards d’humains vers 2050, nous aurons besoin de 2 planètes…
Que faire face à un tel défi ? D’abord en avoir conscience et prendre les mesures nécessaires pour préserver le capital naturel à l’échelle planétaire, consommer en harmonie avec les disponibilités et instaurer une gouvernance mondiale des ressources. Il ne s’agit pas de revenir à la préhistoire, mais d’inventer un nouveau modèle. Refaire le monde, quel beau défi ! Courage !