Le premier qui tombe à l’eau… Le premier c’est Eric, un chef d’entreprise qui a créé la Générale de Bureautique il y a 27 ans. Parti de rien et sans aucune aide dans un sous-sol de Nantes, il parvient maintenant à un chiffre d’affaires annuel de 8 millions d’euros et avec 40 salariés assure la vente et la maintenance de copieurs et outils de bureautique.
A 56 ans Eric pense à sa retraite et aurait pu revendre sa société à un repreneur pour un montant de l’ordre de 10 M€. Mais il a pensé que la revente risquait d’entraîner des licenciements dans le cadre d’une recherche de rentabilité rapide. Convaincu qu’il était redevable à son personnel d’avoir bâti un projet avec lui, il en a décidé autrement : il a décidé de revendre l’entreprise à 5 de ses cadres avec un montage financier adapté qui lui rapportera personnellement beaucoup moins. « C’est un juste retour des choses » dit Eric, et d’ajouter « l’argent n’est pas une motivation, c’est un moyen pour réaliser certaines motivations,… notamment la vie de l’entreprise. »
Le second c’est Carlos, un PDG de l’industrie automobile. Il dirige Renault et Nissan et est aussi président de Mitsubishi. Au total, ses activités le place parmi les 4 premiers groupes de l’industrie automobile mondiale. Il a restructuré le groupe Renault, au prix d’une politique drastique de réduction des effectifs, ce qui lui vaut d’être cité parmi les 10 hommes d’affaires les plus puissants du monde, cité parmi les leaders les plus respectés du monde des affaires ou encore de devenir un sujet d’une bande dessinée Manga !
A 62 ans Carlos pense aussi à sa retraite et dans cette perspective a acquis 132 720 actions de sa société, qui devraient lui rapporter de l’ordre de 6 M€. Certes les résultats sont là avec un chiffre d’affaires record en 2015 et des ventes encore en progrès en 2016. Toute peine mérite salaire, ce qui est légitime puisque, comme le dit Carlos « le talent et l’expérience acquise se paient. » Avec un salaire annuel cumulé de l’ordre de 16 M€, Carlos se trouve ainsi bien récompensé, même si ce montant fait… un peu tousser quelques esprits grincheux.
Entre Eric Belile et Carlos Ghosn, « on ne joue pas dans la même cour », c’est vrai, mais au-delà de la différence de rémunération entre un « petit » dirigeant d’entreprise et un « grand » PDG, il semble qu’il y ait comme une différence de conception de l’entreprise, comme une différence de perception des relations humaines et de la décence ou de l’indécence.
Pince mi et pince moi sont dans un bateau, le premier qui tombe à l’eau nous donnera une idée du monde qui nous attend demain !