Le village à la française reste un mythe, une sorte de fantasme. Nombre de citadins se réfèrent au village, paradis perdu, souvenir de leur enfance, et y reviennent parfois, s’il y a le Wi-Fi et si possible une gare TGV ou une autoroute proches… Nous ne sommes plus des hommes des cavernes, ni même des Gaulois, nous sommes des Terriens, des citoyens du monde. Comment donc concilier le mythe du village et la Planète ? Le village planétaire, en somme !
Depuis la loi de décentralisation de 1982, nous n’avons cessé de nous interroger sur l’organisation du territoire français, mais surtout de créer de nouvelles structures, ou d’envisager des suppressions,… sans décider grand chose. Pourtant, de la commune à l’Europe, voilà 12 niveaux territoriaux possibles : communes, communes nouvelles, communautés de communes, syndicats intercommunaux, métropoles, cantons, départements, régions, pays, parcs naturels régionaux, Etat et Europe.
Nous avons souvent rappelé qu’il devient impératif, à défaut de supprimer purement et simplement des collectivités, de les regrouper en quatre pôles aux niveaux local, régional, national et européen en appliquant le principe de subsidiarité (allouer la responsabilité publique à la plus petite entité capable de résoudre le problème elle-même). Cette démarche doit aller de pair avec une recherche de couplages institutionnels qui permettent de réduire les financements cumulatifs et de supprimer les structures devenues superflues (d’innombrables syndicats intercommunaux…).
La loi NOTRe, du 7 août 2015, portant sur la nouvelle organisation territoriale de la République, malgré ses imperfections et revirements, constitue une avancée considérable dont le grand public a bien peu conscience. Enfin un gouvernement a eu le courage de s’attaquer à cette question récurrente depuis des décennies…
Certes les regroupements de communes entraînent parfois de la confusion, des rejets, voire la séparation de communes déjà associées… Il y a là comme une ringardise devant laquelle l’Etat a baissé les bras.
En pratique ces évolutions doivent constituer une avancée pour les territoires en globalisant les approches de thématiques comme la collecte et le traitement des déchets des ménages et déchets assimilés, la promotion du tourisme ou l’urbanisme, entre autres.
A chaque niveau, il est prévu de préserver l’identité communale et la proximité, notion très chère aux Français dont la fierté d’appartenance est d’abord communale avant d’être nationale. Dans un monde instable et inquiétant, le territoire, le terroir, restent un repère solide et identitaire. Allons de l’avant sans renier notre histoire, mais aussi sans s’y laisser enfermer. Réconcilions notre village et notre planète !