On ne cesse de le répéter, je sais, mais on sera bientôt dans l’urgence par rapport aux modifications climatiques, si l’on continue… à ne pas faire grand-chose pour en limiter les impacts. Le réchauffement est maintenant deux fois plus rapide que ce que prédisaient les climatologues il y a quelques années. En novembre 2016 en Arctique, la température est montée de 20° au-dessus de la normale, ce qui est sans précédent ! Ceci sans prendre en compte la déforestation en milieu tropical ou la montée en puissance de certains pays comme l’Inde, ou encore l’incertitude relative à un gros émetteur de CO2 comme les Etats-Unis du fait que le nouveau président a promis un nouvel âge d’or aux énergies fossiles. En 2015, le niveau de CO2 atmosphérique était 44% au-dessus des niveaux préindustriels, soit le niveau le plus élevé depuis… 800 000 ans. Ceci sans oublier que les bilans actuels ne prennent pas en compte tous les gaz à effet de serre, le plus « efficace » étant le méthane dont les émissions continuent d’augmenter.
Pour rester sur l’objectif des 2° maximum de réchauffement global, il est nécessaire de réduire drastiquement les émissions. C’est là que la technologie vient à notre secours, à moins que ce ne soit le business… L’énergie nucléaire présente le gros avantage, c’est vrai, de ne pas émettre de CO2 et pourrait passer ainsi pour une énergie « écolo », s’il n’y avait pas, entre autres, les grosses difficultés liées au stockage des déchets radioactifs. Mais que diable, il n’y a qu’à « enterrer » les déchets. Le site de stockage retrouve un niveau de radioactivité normal au bout d’un million d’années, pour un coût, comme le stockage de Bure (Meuse) estimé à 35 milliards d’euros (la construction d’une centrale nucléaire coûte de l’ordre de 2 milliards d’euros). Il y a des affaires à faire !
Pour limiter l’impact du réchauffement, on peut aussi séquestrer le dioxyde de carbone (CO2), en stockage géologique, dans les fonds océaniques, par des micro-organismes, ou autres méthodes. Là encore, il y a des affaires juteuses en perspective, plus que si l’on développe le piégeage par la végétation, comme les parcs urbains, les forêts péri-urbaines, l’agroforesterie ou les forêts tropicales…
Enfin, on peut aussi recongeler l’Arctique ! C’est la dernière trouvaille d’un physicien américain qui propose d’installer 10 millions de pompes fonctionnant au vent sur la banquise, pour ramener l’eau en surface et la laisser geler naturellement pour épaissir la calotte glaciaire et ainsi l’empêcher de disparaître. Pourquoi pas, si ce n’est que le projet est estimé à 470 milliards d’euros, rien que ça et que la somme a été estimée faramineuse.
Notre culture très réduite du risque nous conduit presque toujours à chercher à réduire ou compenser les inconvénients plutôt qu’à les prévenir. Il est encore temps de prévenir, après…