Depuis les récentes élections, la France est un pays tout chamboulé par une nouvelle donne politique. N’en serait-il pas de même dans le domaine du travail ? Très souvent dans notre pays, le travail est assimilé à une contrainte, voire une souffrance lorsqu’il est question de stress, de dépression ou de burn-out. Pourtant, être heureux au travail, s’y épanouir est de plus en plus une aspiration des salariés. Depuis peu, le bonheur au travail est un objectif assumé, notamment pour les jeunes, ce qui amène de plus en plus souvent les entreprises et services à repenser leur organisation. Le bien-être au travail devient un objectif prioritaire, ne serait-ce que pour que chacun soit plus efficace et plus « rentable ». Alors, heureux ?
Pour une majorité de Français, le bonheur au travail signifie d’abord équilibre entre vie professionnelle et personnelle, ce qui suppose autre chose que des mesures cosmétiques, une vraie articulation des temps de la vie, une nouvelle conception du travail. C’est pour ouvrir cette voie qu’ont été créés des postes (une centaine à ce jour en France) de « responsable du bonheur », super DRH qui doivent œuvrer pour plus de flexibilité du temps de travail, plus de télétravail, plus de convivialité. Cette démarche passe aussi par la mise à disposition de services sur les lieux de travail, comme crèche, pressing ou cordonnerie… ou encore possibilités d’activités physiques relaxantes ou d’échauffement.
Le management aussi change avec les politiques RSE (Responsabilité sociale et environnementale des entreprises) qui visent à renforcer la confiance entre employeurs et employés. Cette évolution va jusqu’au « slow management » qui place le collaborateur au cœur même de l’entreprise afin d’avancer ensemble, l’aspect économique étant d’abord un moyen, ensuite seulement un objectif. C’est un peu le bonheur à la danoise !
Notre société est largement à refonder, nous l’avons souvent évoqué. Une des questions à se poser et si possible, résoudre, est de se demander à quoi ça sert de travailler ?
Dès le début de ma carrière, je me posais une question qui me semblait fondamentale : il est admis que l’on puisse manquer son travail pour raison de santé, de maladie, de problème familial grave. En somme, pour beaucoup de gens qui souffrent au travail, on admet qu’ils puissent souffrir davantage. Mais quand donc aurons-nous le droit au « congé de bonheur ». Manquer son travail pour jouir d’un moment de vie intense, de plaisir, de joie, manquer son travail pour faire l’amour, pour rencontrer un ami, pour communier avec la nature… Quand donc le bonheur paraîtra-t-il plus important que le malheur ? Voilà un beau défi à relever ! Comme ils disent, le changement est en marche. Chiche !