Nous continuons nos « rediffusions » et évaluons les avancées. Deux faits d’actualité nous renvoient 8 ans en arrière.
Ainsi la chronique « Toujours plus vite ? » du 23 juin 2009 évoquait les transports et l’obsession de la vitesse :
Il y a pourtant un moment où il convient de se demander si c’est encore « rentable » d’aller plus vite. N’y a-t-il pas un point de bascule au-delà duquel la vitesse devient un handicap plutôt qu’un atout ? Ainsi dans le domaine des transports, le TGV est un exemple intéressant puisqu’il permet de faire l’aller-retour dans la journée entre deux localités éloignées du territoire français. Mais le coût des aménagements, les nuisances sonores ou la consommation d’énergie détermine un prix à la personne transportée prohibitif… La SNCF estime que le passage des TGV de 300 à 350 km/h ferait gagner 2 minutes 30 sur 100 km, soit de l’ordre d’un quart d’heure pour un Paris-Marseille. Est-ce absolument indispensable ? « Accessoirement », cette prouesse technique augmenterait la consommation d’énergie de 50 % !... Pour préparer une société future qui sera obligatoirement frugale en énergie, ne faudrait-il pas réapprendre le temps long pour les transports, le temps apaisé pour le travail, le temps libre pour la vie personnelle ?... Et si, après tout, l’urgence c’était précisément… de prendre son temps.
Au moment où l’on vient d’inaugurer les TGV Paris-Bordeaux et Paris-Rennes, on peut encore méditer sur ces réflexions !
Et puis, il y a le sport. Le Tour de France 2017 commençait en même temps qu’un procès sur… le dopage dans le cyclisme. Relisons la chronique « Sportifs ou gladiateurs ? » du 30 juin 2009 :
Il faut dire qu’une confusion sémantique s’est progressivement installée en confondant le sport et le spectacle sportif. Si la pratique sportive, apte à développer les aptitudes physiques, reste de vigueur dans le domaine des amateurs, elle est devenue un spectacle dès lors qu’il s’agit de professionnalisme. D’ailleurs le sport peut-il être professionnel ? S’agissant d’un spectacle, celui qui regarde est soumis à ses pulsions, allant parfois jusqu’à une quasi hystérie. Celui qui « joue » n’est-il pas alors davantage un gladiateur des temps modernes plutôt qu’un sportif au sens originel. Le gladiateur du temps des Romains était prisonnier, condamné ou esclave… comme le sont sans doute ces « sportifs » soumis aux règles d’un grand défoulement collectif.
Si le sport a pu être dénaturé de la sorte, si certains sportifs sont devenus des gladiateurs, c’est le plus souvent sous les vivas de la foule. Mais les gladiateurs n’existent que tant qu’il y a du monde pour les regarder…
Il semble qu’il y ait encore du chemin à faire !