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  • : Le blog de Michel Lerond
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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30 janvier 2018 2 30 /01 /janvier /2018 09:05

     La France dispose d’un patrimoine quasi infini, comme on le sait. Sites naturels, monuments religieux et civils, châteaux, maisons aux caractéristiques régionales et petit patrimoine constitué pour une large part de petits bâtiments, notamment à usage agricole.

       C’est cette dernière catégorie qui apparaît la plus préoccupante actuellement. En effet, si l’essentiel du patrimoine est préservé, les petits bâtiments qui agrémentent nos campagnes n’ont souvent plus d’usage et sont donc abandonnés. Un grand nombre de ces granges, étables, écuries, poulaillers, ou simples remises sont livrés à eux-mêmes sans aucun entretien. Ils tiennent quelques années, puis les toitures se dégradent, le vent et la pluie font le reste jusqu’à l’effondrement. C’est ce que l’on constate actuellement dans divers campagnes françaises et notamment, pour ce que l’on connaît le mieux, le Pays de Bray en Normandie. Au train où vont les choses depuis quelques années, on peut penser que la plus grande partie de ce petit patrimoine sera anéantie dans les dix ans qui viennent.

        Alors que faire ? Les pavillons, plus ou moins standards, ont gangréné les campagnes et les bâtiments agricoles sont de plus en plus remplacés par des hangars de grande dimension, mieux adaptés aux évolutions de l’agriculture. Autant dire que c’est une grande part de l’architecture traditionnelle qui est en train de disparaître sous nos yeux. Alors que faire ? Autant on peut lancer des campagnes d’information, des collectes pour tenter de sauver une chapelle ou un manoir, autant cela est quasi impossible dès lors qu’il s’agit de centaines de petits bâtiments, à l’échelle du Pays de Bray par exemple. Ceci d’autant plus que bien souvent les propriétaires ne sont pas demandeurs et sont parfois pressés qu’on en finisse…

        Toutefois, rassurons-nous, les mentalités évoluent et on peut constater parfois des sauvetages exemplaires. C’est le cas actuellement du château de la Mothe-Chandeniers dans la Vienne. Après une alerte lancée sur internet par l'association des Amis de la Mothe-Chandeniers, plus de 18 000 contributeurs de 115 pays se sont regroupés pour acheter le château (500 000 €). En 40 jours, l’association a récolté un peu plus de 1,6 millions € pour acheter et restaurer le château ! Un exemple plus modeste, mais significatif également, est celui du Pont du Coq en Pays de Bray.

        Pour sauver notre patrimoine, il va falloir donner un peu de sa personne !

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commentaires

P
Malheureusement (ou heureusement), on ne peut pas tout sauver, sinon, on n'aurait pas de patrimoine... Le patrimoine, c'est ce qui reste... Si on avait tout gardé comme nos parents, on aurait de belles grottes !<br /> La question à se poser est toujours "qu'est-ce qui nous manquerait si ça disparaissait ?"...<br /> Je ne connaissais pas l'histoire du château de la Mothe-Chandeniers, intéressant !
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M
Merci Philippe de ce commentaire très pertinent. Cela m'a rappelé la réflexion d'un secrétaire général de préfecture à Rouen qui dans les années 1980-90 s'était étonné que notre société tienne absolument à "restaurer des ruines" à propos de l'abbaye de Jumièges. Néanmoins, il faut peut être faire en sorte qu'il en reste un peu de ces vieux bâtiments ruraux. Je crains que l'on soit à l'aube de leur disparition. <br /> Michel