En 1992, lors de la Conférence de Rio, dite « le sommet de la planète Terre », 1 700 scientifiques exhortaient l’humanité à freiner la dégradation de l’environnement : raréfaction de l’eau douce, dépérissement de la vie marine, déforestation, destruction globale de la biodiversité, changement climatique et croissance continue de la population humaine… Ils appelaient à des changements fondamentaux et d’urgence. Chacun jugera des avancées en un quart de siècle !
Depuis 1992, rappelons un succès à ne pas oublier, démontrant que lorsqu’on le veut, on peut ! L’amenuisement de la couche d’ozone stratosphérique a été stabilisé, évitant ainsi de gros soucis. Par contre, pour toutes les autres problématiques, la situation s’est considérablement aggravée… comme pour un suicide collectif.
Qu’avons-nous donc raté ? Relisons le dossier spécial du journal du Monde de mai 1992 : « Rio, sommet de la vérité ». 13 pleines pages pour expliquer les attentes de plus de 10 000 participants. Il s’agissait de rappels par rapport à des décisions antérieures, comme la mise en place d’une taxe carbone décidée par les chefs d’Etat et de gouvernement à Dublin en 1990 ou la création d’un conseil de la Terre ou d’une commission de l’ONU pour le développement durable, déjà proposée. Ce dossier était aussi une alerte en titrant « L’ardente obligation de préserver le futur » ou encore « Un monde à reconstruire ». Et de conclure : « Plutôt que penser le monde en fonction de paramètres économiques…, ne faudrait-il pas entreprendre de le reconstruire à partir de données écologiques ? »
Il est urgent de prendre conscience de la nécessité de préserver le capital naturel à l’échelle planétaire en harmonie avec les disponibilités et instaurer une gouvernance mondiale des ressources. C’est la condition première pour se nourrir…
Face à de tels enjeux, il nous faut vite réconcilier les habitats naturels, la vie sauvage et les hommes. Cela passe aussi par une réorientation totale de l’agriculture qui doit retrouver sa vocation vivrière, en France, mais aussi partout dans le monde. On ne pourra résoudre cette équation difficile qu’en commençant par établir un bilan réel de l’agriculture, comme nous l’avons évoqué à de multiples reprises.
Rien n’est désespéré, mais le temps presse ! Avons-nous encore 26 ans ? Pas sûr…