Non, rassurez-vous, cette chronique n’est pas un « pousse au crime ». Juste un regard sur ce que nous apporte la télévision en matière de loisirs, culture et divertissements relaxants. Prenons une semaine de programmes, par exemple la semaine 11 de 2018. Ne considérons que les 27 chaînes libres et gratuites d’accès de la TNT. Regardons les programmes de l’heure de grande écoute. A partir de 21 heures, on peut compter nombre de films policiers, séries ou autres thrillers dans lesquels est commis au moins un meurtre. Dans cette semaine test, on compte ainsi 24 films évoquant des meurtres, soit 3 à 5 par soirée selon les jours !
Au fait, en France, en 2017, on a constaté 825 meurtres. Si cela vous tente, regardez donc la télé, on vous explique comment faire…
Certes le nombre de meurtres a tendance à baisser en France ces dernières années (932 en 2015) et notre pays n’est que 26ème dans le monde. Chaque jour, sur la planète sont commis environ 540 meurtres soit près de 200 000 par an. Les pays les plus meurtriers sont le Brésil (56 000 meurtres par an), le Mexique et la Russie et c’est au Japon que le taux de meurtres est le plus faible, à égalité avec le Royaume-Uni, le Danemark et l’Islande.
En France même, on observe des disparités selon les départements, venant en tête la Corse du Sud, la Haute-Corse puis les Bouches-du-Rhône.
En plus des programmes de télévision de « service public », nous pouvons aussi « bénéficier » des jeux vidéo sur tablette ou smartphone avec toute une diversité de méthodes pour « éliminer » l’ennemi ! Les enfants y sont confrontés aussi, parfois très tôt, et parfois à l’initiative des parents… Peut être n’y a-t-il aucun rapport avec des faits d’actualité, mais… les crimes sordides sont devenus d’une telle banalité que l’on peut sans doute s’interroger sur les liens impalpables entre le virtuel et le réel.
Lorsque ces crimes réels nous touchent d’un peu plus près, on peut bien les déplorer, protester, défiler, mais peut-être faudrait-il d’abord s’interroger sur les « loisirs » que l’on choisit, ceux que l’on propose à nos enfants, et donc nous interroger sur nous-mêmes !