Le Grand Débat, c’est parti… mais pas arrivé ! Les premiers épisodes de ce débat national ont montré combien la France est un pays fracturé, émietté. Chacun y va de ses arguments pour défendre son devant de porte sans trop de vision globale de la situation et souvent en oubliant ce que l’Etat apporte déjà… Il ne s’agit pas seulement d’améliorer le système, mais d’en changer ! Le monde dans lequel nous vivons, reposant sur des principes éculés depuis longtemps, n’est plus durable et doit être renouvelé.
Le Grand Débat a le mérite de permettre à chacun de s’exprimer et de formuler ses attentes. Mais le questionnaire établi à cet usage pour répondre en ligne ne paraît pas adapté, les questions étant fermées et ciblées, ou parfois très vagues… Il faudrait commencer par définir des orientations globales pour qu’ensuite le gouvernement, validé par l’Assemblée Nationale, puisse évaluer les propositions, faire ses choix et les mettre en œuvre rapidement. Pour gérer le grand malaise auquel est confrontée la France, il faut d’abord répondre à l’urgence, et là le Grand Débat a toute son utilité. Ensuite expliquer et s’assurer que l’on est prêt à sortir du « vieux monde », pour enfin revenir à l’essentiel, et là on attend les politiques ! Le Grand Débat doit être l’occasion de renouer le dialogue. C’est un défi considérable qui nous est proposé, dans le contexte d’une indispensable refondation de l’Europe. Ce dialogue doit s’appuyer sur une information objective et vérifiée en veillant à ce que les participants reflètent la diversité de la société française. Il faudra hiérarchiser les propositions d’action avec des programmes et un dispositif de suivi-évaluation.
Pour réfléchir à l’avenir, il faut d’abord qu’il y ait un avenir ! Et pour cela on doit se prémunir et remédier au changement climatique qui, tout simplement, menace notre survie à terme... C’est la priorité absolue. Cela suppose de corriger les erreurs du passé pour restreindre l’usage des énergies fossiles. La taxe carbone (voiture, camions, avions et cargos) doit être maintenue, avec des compensations pour les déplacements « obligés ». Toutes les mesures à prendre doivent l’être dans le cadre d’un Etat d’urgence climatique qui intègre les dimensions sociale et économique avec une coordination au niveau mondial.
Si le climat est reconstitué, ou en passe de l’être, on peut alors envisager de reconstruire le vivre ensemble. Nous manquons d’un projet qui permettrait à chacun de se sentir impliqué, acteur et bénéficiaire à la fois, afin d’être solidaires d’un destin commun, notamment en repensant le travail, sa dimension sociale, son utilité, sa rémunération… L’humain doit être central dans ce projet, et pour cela il y a sans doute des préalables lorsque l’on vient d’apprendre que 26 milliardaires possèdent autant que la moitié la plus pauvre de toute la population mondiale…
Des solutions plus détaillées sont proposées pour construire ce monde nouveau dans « Faire passer le message », une vision personnelle sur les grandes thématiques de l’environnement.
Faire passer le message - Persée, Paris, 2018.- 158 p. - 14€20 : https://www.editions-persee.fr/catalogue/recits/faire-passer-le-message/#.W1hl6sIyWpo
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