Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
  • Contact

Profil

  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

Recherche

Pages

Catégories

12 février 2019 2 12 /02 /février /2019 09:06
  1. L’école, incubateur du futur

     Voilà un trimestre que dure l’épisode Gilets jaunes… mais cette crise n’est que le symptôme d’une fracture déjà ancienne de la société française, crise qui s’exprime par spasmes, sans que l’on parvienne à apporter des réponses aux questions de fond : « pourquoi y a t’il des gens qui vivent dans l’opulence alors que moi je peine ? ; pourquoi nous fait-on bouffer des produits qui génèrent des cancers ou autre ? ; c’est quoi le changement climatique, ça va nous mener où ? ; et pourquoi c’est toujours la France d’en bas qui va morfler ?… » Autant de questions qui préoccupent une part importante de la population, sans réponses claires et précises dans un monde qui vit ces bouleversements économiques et technologiques sur des bases qui restent assez figées. La société française est fracturée entre « classe politique et peuple », entre « riches et pauvres », entre « diplômés et échecs scolaires ». Ces constats étant, bien sûr, très approximatifs, peu argumentés et emprunts d’innombrables contradictions…

     Face à cet immobilisme, ne faut-il pas s’interroger sur l’école, l’éducation, la formation ? L’école ne serait-elle qu’un photocopieur de notre société, alors qu’elle devrait être un incubateur du futur. L’observation de notre société montre que, à quelques exceptions près, l‘éducation reçue par les jeunes enfants détermine largement leur place future dans la société. Pourtant il y a beaucoup à faire pour gommer les discriminations originelles, rétablir l’égalité des chances, envisager à terme une distribution plus équitable des revenus du travail et appréhender notre relation à la nature avec clairvoyance. L’investissement le plus rentable pour notre avenir ne serait-il pas l’école ? Certes, nous sommes dans l’urgence et l’école, même réformée en profondeur, n’apportera des résultats tangibles que dans quelques années, mais cette révolution à faire pourrait redonner de l’espoir et apporter plus de crédibilité vis-à-vis des politiques.

     Alors que faire ? Comment réformer ? On ne va pas ici définir les nouveaux programmes scolaires, bien sûr, mais au moins ouvrir quelques pistes. L'école doit s'ouvrir davantage sur le monde, se renouveler, s'adapter à ses nouveaux publics et anticiper les évolutions. Bien sûr beaucoup a déjà été fait, mais face à internet et la société multiculturelle, il faudra être davantage imaginatif plutôt que revendicatif, prospectif plutôt que conservateur. Tout cela suppose plus de formation continue et de mobilité professionnelle des enseignants afin de pouvoir alterner des emplois, des statuts, en conservant une école publique et laïque. Les enseignants sont en train de faire leur propre révolution, inventant de nouvelles manières d’enseigner, suscitant la motivation plutôt que la compétition. Le mouvement est lancé, il faut poursuivre et revoir le contenu de l’enseignement.

 

     A suivre : 2. Apprendre le b a ba de la nature ; 3. Repenser les priorités de la société

Partager cet article
Repost0

commentaires

R
Tu emploies, Michel, les mots justes ...<br /> - L'école ne serait-elle qu'un photocopieur de notre société ? c’est tristement vrai mais pas nouveau ; à la fin des années 50 j'ai connu le système des Ecoles normales d’instituteurs, qui permettaient d'échapper à ce schéma, de progresser par des créneaux étroits ...<br /> - d'avantage imaginatif que revendicatif ... Oh, que oui !<br /> - plus de formation continue et de mobilité professionnelle ... la formation continue est désastreusement mal organisée dans l'enseignement ...<br /> Amitiés<br /> Bob Meyer
Répondre
M
Merci Robert et ravi de notre accord sur l'analyse de la situation. Il n'y a plus qu'à imaginer des correctifs ! J'esquisserai un peu la chose dans les deux semaines qui viennent.<br /> Michel