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  • : Le blog de Michel Lerond
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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15 avril 2019 1 15 /04 /avril /2019 17:55

     Toujours plus grand, toujours plus vite. C’est bien pour cela que nous sommes les meilleurs. Sauf lorsque… oups ! Le toujours plus grand devient un fiasco…

     L’annonce en février 2019 de l’arrêt de l’Airbus A380 est une illustration de ce concept récurent. L’engorgement du ciel fait que l’on a tenté de construire des avions de plus en plus grands, comme l’A380 qui offre 516 places. Cette fierté a vu ses heures de gloire entre 2011 et 2016 avec 25 à 30 avions construits chaque année, puis son déclin et… les 2 derniers en 2021. Le rêve aura duré 12 ans et aura coûté 20 milliards d’euros, un désastre économique sans précédent... Après le Concorde, l’A380 ira ainsi rejoindre le « cimetière des éléphants blancs » en ayant jamais rapporté d’argent à Airbus. La reconversion des commandes sur des avions plus petits va mettre fin à des pertes récurrentes et améliorer la rentabilité d’Airbus. C’est l’annulation de la commande de 39 appareils par Emirates, la compagnie de Dubaï qui a déclenché la crise. A cela se sont ajoutés les concurrences, les attentats et aussi des pannes à répétition… L’avion qui devait révolutionner le marché du transport aérien mondial fut un échec. A cela il faut ajouter une prise de conscience du dérèglement climatique. Alors même que les dirigeants de l’industrie aérienne affirment faire des efforts considérables pour respecter leurs obligations environnementales, il faudra bien taxer le kérosène pour que cette affirmation soit crédible. De plus en plus, les citoyens mettent en accord idées et actes, comme en Suède où la honte de prendre l’avion en raison de son impact sur le climat est devenue une tendance réelle qui consiste à privilégier le train pour leurs déplacements. Ce mouvement s’annonce aussi en France.

     Pour consommer beaucoup d’énergie, il faut en produire… beaucoup. Même s’il s’agit d’un autre registre l’exemple de l’EPR de Flamanville ne manque pas de piquant non plus ! Le réacteur 3 de flamanville (Manche) est un réacteur pressurisé européen (EPR) qui devait entrer en service en 2012. On allait voir ce qu’on allait voir avec ce super-réacteur de 1 650 MW ! Mais voilà que des soudures jugées non conformes rendent la sécurité du dispositif un peu aléatoire et qu’après bien des vicissitudes, on en est à 7 ans de retard et que le coût prévu de 3,5 milliards d’euros a déjà atteint les 11 milliards… Il faut prévoir encore environ 2 ans de retard et donc quelques surcoûts, à moins que le projet soit abandonné, faute de parvenir à l’achever dans de bonnes conditions de sécurité ! A cela faut-il rappeler que l’on ne sait pas vraiment comment ces centrales seront, un jour, démantelées et à quel prix. Voilà bien de l’embarras à propos de la transition énergétique ! A moins que comme les Suisses qui l’ont décidé par référendum, la France renonce au nucléaire, de façon échelonnée, d’ici 2050.

     La loi PACTE (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) qui vient d’être votée devrait apporter des réponses à ce genre de dilemne. Ces nouvelles dispositions prévoient de renforcer la responsabilité sociétale des entreprises, de permettre de mieux financer la transition écologique, de développer l’économie sociale et solidaire et d’accroître la participation des salariés aux décisions stratégiques. A n’en pas douter, les dirigeants d’Airbus et de EDF nucléaire vont en déduire de nouvelles orientations !... Quant aux politiques, sûr qu’ils vont s’appliquer à eux-mêmes le loi PACTE !

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