Pour éviter l’explosion : l’engagement civique de chacun.
Au-delà de l’engagement des politiques, la transformation de notre civilisation doit s’appuyer également sur l’ensemble de la société civile : collectivités locales, entreprises, ONG, sans omettre les citoyens eux-mêmes et les jeunes en particulier. Il reste en effet beaucoup à faire pour une transition écologique, sur les voitures des particuliers, mais aussi et surtout sur les camions, les avions et les bateaux porte-containers. Ceci sans omettre de s’interroger sur les origines de l’électricité, d’origine nucléaire peu maîtrisée, ou ayant recours à des batteries qu’il faut fabriquer avec des métaux rares et recycler correctement, ce que l’on sait à peine faire. Il y a beaucoup à débattre. Mais l’espoir est là avec ces jeunes, des centaines de milliers dans le monde entier, qui ont manifesté contre le dérèglement climatique début 2019 : 2 000 manifestations dans 123 pays ! Tout cela avec détermination et allégresse, de quoi reprendre confiance en l’avenir.
Prenons garde toutefois à, ce que l’émotion ne l’emporte sur la raison ! Ainsi après l’incendie de Notre Dame de Paris, un moment de très forte émotion, de solidarité nationale, mais aussi de perte de raison… Des donations atteignant le milliard d’euros, un conseil des ministres intégralement consacré à ce drame, reléguant toutes les autres questions au second plan, une intervention du président promettant une reconstruction en cinq ans, au-delà du raisonnable quand les experts prévoient 10 à 20 ans, tout cela dans une belle confusion entre laïcité et spiritualité, entre patrimoine et business en lien avec les JO de 2024… Que fera-t-on de comparable pour le climat ?
Dépassons ces « incidents de parcours » pour retenir l’essentiel, comme les contributions des syndicats et des entreprises, ou des collectivités locales et des ONG à l’invention d’une social-économie pour revenir au bon sens avec relocalisation de l’économie et des productions de proximité. Il faut d’abord remettre un peu d’ordre et de transparence dans la « vérité des prix » afin de rendre la vie économique plus claire, avec des prix qui prennent en compte les coûts environnementaux. Un mouvement naissant semble s’amplifier en conduisant certains investisseurs à exiger des entreprises plus d’ambition sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, par exemple. A défaut d’acheter plus, on peut sans doute acheter mieux. Une nouvelle communication sur les achats suppose des données plus lisibles, plus simples et plus indépendantes.
Le modèle linéaire actuel produire-consommer-jeter a atteint ses limites et pose vraiment la question de comment réduire la consommation et comment redéfinir les objectifs de l’économie. L’économie circulaire consiste à inverser le raisonnement actuel en passant d’une logique de gestion des déchets à une logique de gestion des ressources. Cela suppose une évolution de nos modes de production, de distribution et de consommation vers une économie différente.
Il est grand temps aussi de s’interroger sur l’organisation du travail, sur le sens, l’utilité et le partage du travail. Bien sûr, l’élaboration de produits ou services génère de l’emploi. Mais à quoi bon travailler pour fabriquer des produits inutiles, voire nuisibles, pour le simple fait qu’ils génèrent de l’emploi ?
Tout cela va demander beaucoup d’efforts, de civisme, de solidarité et d’intelligence. C’est à ce prix que nous pourrons passer d’une civilisation ravageuse de notre milieu de vie à une civilisation en osmose avec la nature, notre matrice. Hors de cela, point de salut ! Mais avec cela quel défi, quelle Humanité !
Face à tous ces sujets, des solutions sont proposées dans mon livre « Faire passer le message », une vision personnelle sur les grandes thématiques de l’environnement. En plein dans l’actualité !
Faire passer le message – Editions Persée
https://www.editions-persee.fr/catalogue/recits/faire-passer-le-message/#.XO6Whf7gqpo