Des questions…
Les enjeux climatiques et de biodiversité sont identifiés depuis longtemps, on le sait. Ces motifs d’inquiétude pour l’avenir ont été analysés, commentés et discutés à n’en plus finir, au risque de lasser. Les médias qui étaient muets sur le sujet l’abordent enfin, avec exagération parfois. Les politiques en sont encore largement au « greenwashing » mais ils ont bien compris que électoralement…
Et cependant, la mobilisation reste désespérément faible, si ce n’est les jeunes (que l’on accuse d’être manipulés !). Des mesures sont prises, mais trop modestes et trop lentes et ne sont acceptées que si « elles concernent les autres ». On ne refait pas l’esprit français ! Mais pourquoi donc est-ce ainsi ? Voilà quasi 60 ans que, pour ma part, j’essaie de comprendre ce mystère… sans pouvoir répondre à la question. J’en suis désolé, mais persévère néanmoins.
Dans le monde entier se succèdent inondations et sécheresses, records de température et incendies et… accessoirement, millions de personnes victimes et/ou déplacées. Et pourtant, les réactions sont modestes alors que de telles catastrophes devraient générer une mobilisation générale et planétaire. Certains analystes mettent en cause le système économique marchand qui privilégie la rentabilité financière et le court terme. Sans doute les élites politique et économique sont-elles assez aveugles sur ces questions, allant même parfois jusqu’à nous expliquer que le « progrès » va triompher par des solutions techniques et qu’il faut donc encore plus de croissance ! Cet aveuglement peut s’expliquer par le formatage des « grandes » écoles qui ne semblent pas vraiment au top pour enseigner l’autocritique et la remise en cause… Les mythologies économiques (la croissance) et religieuses (« croissez et multipliez ») n’y seraient-elles pas pour quelque chose ?
Pour autant, les politiques sont élus… par nous-mêmes et rien ne nous contraint à consommer tout ce que les économistes en tous genres nous proposent. L’analyse est donc un peu réductrice ! Ne serait-il pas opportun de nous remettre en cause nous-mêmes, les citoyens, les consommateurs ? De plus en plus de personnes commencent à se rendre compte que « quelque chose ne va pas », mais la majorité des gens ne font rien. Pourquoi donc ? Nous les Humains, les Français en étant la caricature, ne serions-nous pas un peu conservateurs, répugnant au changement. « Tout va mal, mais ne changeons rien ». En effet, changer c’est se projeter dans l’avenir, avec beaucoup d’inconnues et des incertitudes. C’est un exercice compliqué. Alors que les « vendeurs » nous proposent de continuer avec des gains immédiats (emplois, sécurité, déplacements, parfois un peu illusoires). Quelqu’un qui propose de continuer comme avant aura toujours raison face à un autre qui propose de changer.