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  • : Le blog de Michel Lerond
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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9 septembre 2019 1 09 /09 /septembre /2019 18:12

     Nous avons déjà évoqué dans « Notre maison brûle… » les innombrables incendies de cet été 2019. Des centaines de milliers d’hectares ont été ravagé en Arctique, Groenland, Canada, Sibérie en relation avec les périodes très chaudes et très sèches que nous avons connues. A cela il faut ajouter les immenses incendies en Amazonie, très médiatisés, et ceux non moins inquiétants, de l’Afrique subsaharienne… passés sous silence, ou presque ! Chez nous, quelques feux de forêts ont été constatés aussi, mais ce sont surtout les feux de cultures qui ont retenu l’attention. Certes on se trouve dans une situation moins spectaculaire et moins préoccupante, mais tout de même… Plusieurs milliers d’hectares ont brûlé dans diverses régions dont la Normandie, en détruisant parfois quelques habitations.

 

En Normandie même, le département de l’Eure a été particulièrement touché, sur environ 1 600 hectares, soit 8 fois plus que d’habitude. En Seine-Maritime, c’est le Pays de Caux qui a été le plus concerné. Avec le dérèglement climatique, ce genre d’accident va se reproduire plus souvent encore. Les agriculteurs sont conscients de cette situation, ce qui est confirmé par la présidente de la Chambre d’agriculture de la Seine-Maritime qui a déclaré à la presse : « Le changement climatique, les agriculteurs en ont, depuis cinq-six ans, tous conscience… Il faut se préparer et mener des actions en préventif, ne pas exacerber les choses ». Des pistes vont être étudiées pour trouver des variétés de plantes moins gourmandes en eau et créer des réserves en vue d’irrigations.

     Peut-être faut-il aller un peu plus loin, par exemple en s’interrogeant sur les pratiques agricoles et notamment le contexte paysager dans lequel elles s’exercent. Ce n’est sans doute pas un hasard si les incendies se sont développés surtout dans les plaines de grandes cultures, comme le Vexin ou le Caux. Souvenez-vous, il y a quelques décennies, le paysage agricole était encore une mosaïque de cultures et prairies, délimités par des haies et des talus ou fossés. Mais les petites parcelles de quelques hectares ont fait place à des plaines de cultures qui mesurent maintenant couramment plusieurs centaines d’hectares, sans aucun obstacle. Certes, les aménagements anciens n’auraient pas permis de ralentir les dérèglements du climat ni d’arrêter totalement les incendies. Mais imaginons que, a minima, les grandes plaines de culture soient quadrillées par un maillage de bandes boisées, cela aurait une incidence évidente sur la biodiversité, pourrait constituer une transition vers l’agroforesterie, et surtout créer un ralentisseur d’incendies qui sont propagés à grande vitesse par les vents qui ne trouvent aucun frein sur leur passage.

     Ami agriculteur, cet hiver on commence avec une ou deux bandes boisées et ensuite on amplifie le mouvement. C’est cela aussi l’adaptation au monde nouveau !

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