L’odeur de mon pays était dans une pomme. Amis Normands, vous vous souvenez de ce poème de Lucie Delarue-Mardrus qui célébrait notre chère Normandie :
L'odeur de mon pays était dans une pomme.
Je l'ai mordue avec les yeux fermés du somme,
Pour me croire debout dans un herbage vert.
L'herbe haute sentait le soleil et la mer,
L'ombre des peupliers y allongeait des raies,
Et j'entendais le bruit des oiseaux, plein les haies,
Se mêler au retour des vagues de midi.
Je venais de hocher le pommier arrondi,
Et je m'inquiétais d'avoir laissée ouverte,
derrière moi, la porte au toit de chaume mou...
Combien de fois, aussi, l'automne rousse et verte
me vit-elle, au milieu du soleil et debout,
Manger, les yeux fermés, la pomme rebondie
de tes prés, copieuse et forte Normandie!
Ah! Je ne guérirai jamais de mon pays !
N'est-il pas la douceur des feuillages cueillis
Dans la fraîcheur, la paix et toute l'innocence!
Et qui donc a jamais guéri de son enfance ?
Lucie était infirmière à Honfleur pendant la première guerre mondiale, mais aussi poétesse, écrivaine, journaliste, historienne, romancière et sculptrice … rien que ça. Ses écrits expriment son désir d’évasion et son amour de sa Normandie natale.
Cette fois-ci, ce sont Marie et Jean-Yves qui, amoureux de la Normandie et en particulier du Pays de Bray, s’expriment à leur manière avec un film en préparation sur la pomme. Après avoir produit les documentaires « La bergère et l’orchidée », « Des racines et des haies » puis « Demain l’abeille ; la dette humaine », Marie Benoit et Jean-Yves Ferret de Beaubec Productions vont bientôt tourner leur prochain documentaire « Tant qu’il y aura des pommes ». Ce film traitera essentiellement du verger conservatoire du lycée agricole de Brémontier-Merval, en Pays de Bray. Outre les aspects purement arboricoles, le film abordera aussi le thème de la ruralité en Pays de Bray, préoccupation montante.
Rendez-vous donc à l’automne 2020 pour les premières projections.