Douzième jour de confinement :
Notre voisin le plus proche est très sympa. On peut se parler et blaguer un peu, d’un jardin à l’autre. Après deux AVC, il bêche un potager immense pour préparer la belle saison. Quel bêcheur ! Il nous fait croire en l’avenir. C’est heureux car l’isolement commence à peser. Je suis de tempérament plutôt solitaire, mais un solitaire qui n’aime pas être seul… Un peu schizo quoi !
Cela dit, la situation actuelle nous contraint à une certaine solitude et en même temps nous fait redécouvrir une « nouvelle vie » en confinement. La société de consommation nous a conditionné à « avoir plus », à afficher la meilleure image de soi, à être reconnu pour « ses mérites ». Et voilà que, seul ou à deux, dans notre petit nid douillet, on se retrouve face à soi-même… seulement. Comme s’il n’y avait plus de société. Vivre avec soi, tout simplement. Un apprentissage à refaire alors que ce mode de vie était familier à nos grands ou arrière grands parents, surtout en milieu rural. Réapprendre à s’occuper, utilement si possible, à ne pas trop se poser de questions, à profiter de choses simples, humer, déguster, ressentir. Redécouvrir la vie simple, retrouver sa richesse intérieure, être zen ! De quoi mieux vivre avec soi-même, et pour plus tard souhaitons-le, mieux vivre avec les autres.
Mais bon c’est bien gentil ces réflexions, à l’abri, le soleil inondant le jardin qui s’épanouit à toute vitesse, comme dans un film accéléré, mais la réalité c’est aussi l’Inde rattrapée par ce Covid 19… Voilà maintenant cette population en confinement ! Cela fait près de 3 milliards de Terriens confinés, un bon tiers de la population mondiale. Du jamais vu, c’est sûr. Et cerise sur le gâteau, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU vient de me sortir de mes rêveries : l’Humanité entière est menacée par le virus et l’ONU lance un « plan de réponse humanitaire mondial » jusque décembre, les réponses des pays n’étant pas suffisantes. La nouvelle fait froid dans le dos et augmente encore un peu l’anxiété, mais c’est tout de même une bonne nouvelle pour moi qui rêve d’être d’abord un Terrien. Les problèmes planétaires envisagés et réglés à l’échelle planétaire ! Un rêve.
Mais non, tout n’est pas désespéré : après la crise il y aura le renouveau, si nous le voulons nous-mêmes ! Les innombrables gestes de solidarité, qui nous tirent parfois des larmes, sont une promesse pour l’avenir.
A suivre : Quatorzième jour de confinement