Trenteseptième jour de confinement :
En France, des mesures drastiques ont été prises, émaillées de quelques cafouillages, imprévisions et contradictions, avec une communication hésitante... Comme d’habitude, face à la difficulté, on a essayé d’y remédier sans s’interroger sur les causes. Nous avons insisté dans ce journal sur l’opportunité que présente cette crise pour préparer l’après, en prenant en compte le dérèglement climatique couplé à l’extinction de la biodiversité. Soyons clairvoyants : la crise actuelle n’est peut-être qu’une répétition de ce que nous pourrions connaître d’ici peu… marquant l’entrée dans une époque nouvelle. En visant des profits à court terme, on a créé des chaînes d’approvisionnement à flux tendus : en caricaturant à peine, les ateliers sont en Chine et les stocks de marchandises dans les cargos, les avions et les camions… Si un maillon de la chaîne casse (grève, accident, pandémie…) c’est la cata. Cette globalisation marchande a reposé sur un recours aux énergies fossiles sans limites, contribuant massivement au réchauffement climatique, avec ses conséquences… notamment des pandémies auxquelles s’attendent les climatologues.
Outre les conséquences environnementales et sanitaires, n’oublions pas les impacts énormes sur l’économie : sans doute des faillites en chaîne de PME. C’est l’occasion de s’interroger sur la mission des entreprises et sans doute de reconstruire le service public, un peu branlant, trop souvent perçu comme coûteux, sauf… lorsque l’on en profite. Concernant la santé, il faudra articuler davantage les différents niveaux d’intervention avec au plan national un service hospitalier public mieux pourvu en moyens et en interrelation avec les pays européens. Au niveau mondial, il faut que les préconisations de l’OMS deviennent contraignantes, ce qui ne l’a pas été assez cette fois-ci.
Il faut reconnaître que la crise du Covid-19 nous a déjà beaucoup appris en nous permettant de mesurer les limites du consumérisme à tout va et nous faisant redécouvrir les besoins essentiels, la richesse des solidarités humaines et aussi notre besoin de nature lorsque l’on est confiné dans un petit appartement avec pour horizon le mur d’en face… Cette cure de désintoxication est difficile pour certains, mais sans doute salvatrice, elle a montré que la santé pouvait passer avant le fric, c’est une bonne nouvelle.
Les voix sont nombreuses pour appeler à construire l’avenir après cette pause forcée du confinement. D’abord relocaliser les filières de production, ralentir le productivisme, lutter contre les pollutions, sauvegarder la biodiversité et maîtriser les dérèglements climatiques.
A suivre : Quarantième jour de confinement
A paraître courant juin : Les clés de notre avenir – Editions Persée.- 100 p. – 10 €.
A réserver dès maintenant dans toutes les bonnes librairies.