Quarantième jour de confinement :
Et voilà, fin de la quarantaine ! Sans doute irons-nous jusqu’à une cinquantaine ! Pourvu que l’on n’aille pas jusqu’à une centaine, quoique… Malgré tout il est temps de conclure ce journal d’un confiné, et d’esquisser ce que pourrait être la suite. Pour conclure, nous retiendrons en priorité l’avis de Bruno David, président du Museum d’histoire naturelle de Paris qui s’est magnifiquement exprimé à l’occasion d’une interview dans l’hebdomadaire Le Point du 16 avril 2020. Comme il le rappelle, une pandémie n’est jamais certaine, mais trois paramètres la déterminent : la promiscuité entre Humains et la faune sauvage en perte de milieu naturel, la densité de la population humaine et les déplacements des marchandises et des Humains. Dès lors que ces paramètres n’ont cessé de s’amplifier au cours des dernières décennies, la pandémie était prévisible et nous en sommes tous responsables.
Les déforestations massives des zones tropicales et équatoriales mettent les humains au contact de virus encore inconnus. Le dégel du pergélisol va lui aussi être un agent de diffusion de virus. Tout cela sans oublier de citer le rôle des élevages intensifs, avec des animaux stressés, également bons propagateurs de virus. Redisons-le encore, nous faisons partie de la nature, nous sommes dans la nature. Bien qu’espèce dominante, nous n’avons pas à considérer notre planète comme un supermarché et n’oublions pas que nous sommes aussi le meilleur véhicule pour les pathogènes, donc victimes de nous-mêmes. Cette pandémie nous aura appris aussi combien la science est complexe comme en ont témoigné les hésitations et controverses entre scientifiques. En d’autres termes, c’est notre mépris pour la nature qui est à l’origine de cette pandémie, prédite de longue date par certains scientifiques. Par exemple, lorsque nous détruisons la forêt, les animaux qui l’habitent se trouve en promiscuité et se « repassent » leurs maladies de l’un à l’autre. L’un de ces animaux, rapproché des Humains, peut les infecter. Ce peut être aussi des animaux sauvages, vendus sur les marchés africains, asiatiques (cela nous rappelle quelque chose !), ou des animaux d’élevages intensifs qui facilitent le saut des virus entre espèces… En résumé, dans un écosystème riche, un pathogène a plus de chances de rencontrer facilement des hôtes peu aptes à sa multiplication ; au contraire, dans un écosystème pauvre, les chances augmentent de passage à l’Homme. La pression accrue de l’Homme sur les écosystèmes est donc bien la cause de cette pandémie… et de celles à venir ! Retenons la leçon et CHANGEONS !
A suivre : Cinquantesixième jour de confinement – dernière page de ce journal avec des « clés pour notre avenir ».
A paraître courant juin : Les clés de notre avenir – Editions Persée.- 100 p. – 10 €.
A réserver dès maintenant dans toutes les bonnes librairies.