Venue de Bretagne, la tempête Alex a frappé les Alpes-Maritimes les 2 et 3 octobre 2020 avec une violence exceptionnelle. Il est tombé 500 mm de pluie en quelques heures, soit l’équivalent de trois mois de précipitations. Ce type d’épisode méditerranéen se produit régulièrement, mais force est de constater qu’ils sont de plus en plus fréquents et intenses. Ces épisodes pluvieux, aussi intenses, se produisaient jusque maintenant une fois par siècle, et voilà deux fois que cela se produit en 2020 ! Ce sont, au total, des millions de tonnes d’eau qui sont tombées sur les Alpes-Maritimes lors de cet évènement, provoquant des crues monstres dans des vallées aux sols peu perméables et très pentus, ce qui a changé les rivières habituellement calmes en torrents dont le niveau a pu monter par endroits de 7 mètres ! L’eau a alors tout emporté sur son passage, arbres, voitures, ponts et maisons… ce qui a encore amplifié les dégâts.
Le bilan humain est très lourd avec une dizaine de morts et disparus et quelques incertitudes. Le bilan matériel l’est aussi, estimé de l’ordre de 1,5 milliard d’euros, concernant une centaine d’habitations et de l’ordre de 70 km de routes à reconstruire, avec des ponts ! Le dérèglement climatique n’est plus seulement une crainte, c’est devenu une réalité qui pourrait bien se banaliser compte-tenu de l’amplification des phénomènes, bien plus rapide que prévu. A défaut de prendre les mesures nécessaires pour enrayer le phénomène, s’il est encore temps, l’Etat et la Région s’engagent à reconstruire « de manière résiliente et durable, en limitant l’artificialisation des sols, en préservant les espaces naturels pour prévenir les catastrophes » (selon le Président de le République) ou en créant des systèmes d’endiguement et de protection contre les inondations, tout cela afin de prévenir de nouveaux drames.
C’est une bonne initiative que de prendre des mesures pour s’adapter au dérèglement climatique et en limiter les impacts. Mais il faut aller bien au-delà, et très vite, pour stabiliser ce dérèglement, le réduire, puis revenir à une situation « normale », ce qui va prendre de toute façon au moins des décennies… A défaut, le drame que nous venons de connaître va se reproduire, de plus en plus souvent, sous des formes diverses, sur des territoires de plus en plus grands, avec des impacts plus lourds… pour atteindre une sorte d’effondrement de notre civilisation. En somme la tempête Alex a été une maquette d’un avenir possible…
Soyons lucides, réagissons ensemble, individuellement et collectivement, il est encore temps ! Il existe des clés pour notre avenir utilisons les !