La morale de l’histoire
Au-delà de la pandémie, il est grand temps de bien analyser ses origines et de faire en sorte qu’elle ne se renouvelle pas. Nous avons proposé de nombreuses pistes dans « Les clés de notre avenir » (Persée, 2020.- 100 p. – 10 €. En priorité chez votre libraire ou à défaut : https://www.editions-persee.fr/). Nous renvoyons ci-dessous à certaines de ces clés.
Nous voilà sans doute au dernier signal d’alerte de la biodiversité, conjuguée avec un dérèglement climatique qui s’amplifie, et les crises sanitaires qui en résultent sont là. Il faut traiter les causes plutôt que, comme à l’habitude, les conséquences. Nous n’avons plus le choix.
Notre conception de l’Etat et de l’économie vont devoir évoluer. Devant les dégâts occasionnés, l’Etat est déjà confronté à une demande énorme de biens communs au moment où, endetté comme jamais, il n’a plus de capacité financière. Notre système productif doit être complètement repensé en faisant un tri sévère entre ce qui est essentiel et ce qui l’est moins, entre ce qui relève du service public et ce qui relève des intérêts personnels (Clé 66).
L’Etat doit améliorer le partage des richesses produites et permettre à chacun de vivre avec décence (Clé 64). Il faut socialiser et politiser la question des besoins, ainsi que les moyens d’y pourvoir pour tous (Clé 57). Par exemple, supprimer les publicités pour sortir des délires de l’hyper-consumérisme (Clé 32), et instituer une société plus égale, plus sobre, ce qui suppose un nouveau modèle économique. Les entreprises aussi doivent être démocratisées. Un service civique (Clé 75) serait indispensable. De même l’éducation (Clés 70 à 74) doit prendre en compte davantage la solidarité, le vivant, en sortant du monde des écrans qui consomme énergie et temps et renferme sur soi.
La pandémie Covid-19 a eu aussi pour impact de faire baisser les émissions de GES, mais cela reste insignifiant au regard de la situation globale qui ne cesse de s’aggraver. L’ONU, cinq ans après l’accord de Paris pour le climat, ne cesse d’alerter sur l’insuffisance des mesures prises (Clés 1 à 9). Les années 2015-2020 ont été les plus chaudes jamais enregistrées, avec en parallèle des feux, tempêtes ou sécheresses, alors que les glaces des pôles fondent à un rythme qui s’accélère.
Les conséquences sont déjà perceptibles en termes de dégâts occasionnés sur les cultures et donc de baisse de rendements, ce qui pourrait générer des pénuries sérieuses, et pas seulement dans les pays en développement. N’oublions pas qu’une ville comme Paris ne dispose que de trois jours de consommation alimentaire, en cas de rupture d’approvisionnement. Les solutions technologiques, sans projet de société nouvelle, sont une impasse. Soyons lucides, c’est bien d’un rationnement dont il s’agit, des énergies fossiles en premier lieu (Clé 10). Toute la difficulté va être de réduire l’empreinte carbone en respectant la justice sociale, alors même que l’Agence internationale de l’énergie s’inquiète de voir repartir les émissions de CO2 bien que la pandémie soit encore loin d’être maîtrisée et voudrait éviter un « avenir apocalyptique ».
Il ne s’agit pas de réformes à faire, mais véritablement d’une révolution. Ce sera difficile, mais combien exaltant ! Cette révolution passera nécessairement par des évolutions profondes de nos systèmes de gouvernance (Clés 83 à 90), plus participatifs.
Et Toi, comment tu vas ? Est-ce que tu es prêt à te remettre en question et à changer tes habitudes ?