Le vocabulaire est déterminant dans une conversation pour que l’on se comprenne au mieux. Rien de tel pour définir les bonnes idées avec les bons mots ! Cela est d’autant plus vrai si on utilise mal le vocabulaire, créant ainsi des malentendus sur des sujets interprétés de travers… Dans le domaine de l’environnement, ces confusions de vocabulaire sont hélas assez fréquentes, ce qui ne facilite pas le dialogue. Voici quelques exemples de définitions à préciser :
Corona : lorsque l’on parle d’un virus, on dit LE Corona, comme on dit LE virus de LA grippe.
Covid-19 : lorsque l’on parle d’une épidémie, bien entendu, on dit LA Covid-19, comme pour LA grippe. Bien que dès mai 2020, l’Académie Française ait confirmé le genre féminin pour LA Covid, le Petit Larousse, en mai 2021, affirme que l’usage faisant loi et que les journalistes ayant le plus souvent parlé au masculin, on peut utiliser les deux genres… Merci encore aux journalistes de nous embrouiller un peu plus !
Développement durable ou soutenable : la dérive sémantique relative au développement « durable » est telle qu’elle confine parfois à l’absurde. Ainsi lorsque l’on parle de croissance « durable », on ne sait plus s’il s’agit de rechercher un équilibre entre économie, social et environnement ou d’une croissance qui dure indéfiniment, ce qui est impossible… Revenons plutôt au terme d’origine, développement « soutenable » (de l’anglais sustainable development) et le vocabulaire sera déjà un peu moins ambigu.
Ecologie et écologisme : on aurait économisé bien des débats stériles si l’on avait distingué l’écologie et l’écologisme (ce qui fut proposé par le CNRS dans les années 1980, mais non appliqué). Il ne faut pas confondre en effet l’écologie, la science qui étudie les relations des êtres vivants entre eux, avec l’homme et le milieu environnant (dont les écologues sont les praticiens), avec l’écologisme, un courant de pensée en faveur de la protection de la nature et de l’environnement (ou écologie politique dont les tenants sont les écologistes). Les deux disciplines sont tout à fait respectables, et souvent complémentaires, mais la désignation des deux thématiques par un même vocable a créé une confusion des esprits.
Produit chimique : les produits que nous utilisons sont naturels ou de synthèse (souvent des copies adaptées de produits naturels), mais ce sont toujours des produits « chimiques » au sens où ils ont une formule chimique de leurs composants. L’eau, l’air sont des produits chimiques… indispensables. Par contre les pesticides ou produits de nettoyage peuvent être toxiques. Il convient donc de distinguer les produits sains de ceux qui sont toxiques.
Produit naturel : l’eau ou l’air sont des produits naturels, mais pour autant tout produit naturel n’est pas forcément bon pour la santé. Le plomb est un produit naturel toxique. Certaines plantes sauvages (quoi de plus naturel ?) sont toxiques, comme… les fruits de pomme de terre ou les feuilles de rhubarbe. Affirmer qu’un produit est naturel ne veut donc rien dire, il faut préciser s’il est bon pour la santé ou toxique.
A suivre.