La situation s’aggrave :
Les faits sont là et indéniables. Mais chacun peut avoir son avis en fonction de son tempérament, plutôt pessimiste ou optimiste. Nous l’avons souvent répété, mais voilà une actualisation synthétique des faits. « C’est un rapport effrayant (...) Nous sommes au bord de l’abîme », c’est ce qu’a déclaré Antonio Guterres, le Secrétaire général des Nations Unies, après la publication du rapport de l’Organisation Mondiale de la Météorologie (OMM) en avril 2021. De son côté, le Fonds Mondial pour la Nature (WWF) constate une prise de conscience partout dans le monde en faveur de la biodiversité, ce qu’il qualifie de « réveil écologique ».
Pour ma part, je crains beaucoup pour l’avenir, mais j’ai une certitude, c’est que le monde de demain doit être meilleur que celui d’hier. C’est à quoi il faut nous atteler, sinon à quoi servons-nous…
Que ce soit en matière de climat, de biodiversité ou de pandémies, les constats nous amènent à penser que nous sommes effectivement au bout du rouleau… Depuis 2020, les conditions météorologiques extrêmes se sont conjuguées aux impacts de la Covid-19, pénalisant des millions de personnes. L’année 2020 a en effet été l’une des trois années les plus chaudes jamais observées, et aussi… une année sans précédent de catastrophes météorologiques et climatiques extrêmes. La décennie 2011-2021 a été la plus chaude jamais constatée.
Petteri Taalas, Secrétaire général de l’OMM affirme que malgré le ralentissement économique dû à la Covid-19, la hausse des températures des terres et océans reste significative, ainsi que la fonte des banquises et l’élévation du niveau des mers. Compte-tenu de l’inertie climatique, cette tendance négative va se poursuivre au cours des prochaines décennies, bien que des mesures soient prises, mais timidement. Il est déjà bien tard !
Depuis les années 1980, l’Arctique s’est réchauffé deux fois plus vite que la moyenne mondiale et la surface de la banquise a atteint des minima records. Inondations, sécheresses et cyclones tropicaux se sont multipliés ces dernières années, en particulier en Afrique et Asie, déclenchant parfois des invasions de criquets pèlerins au Sahel. La sécheresse extrême a culminé en Afrique australe en 2018. De même aux Etats-Unis en 2020, où des incendies sans précédent se sont produits après des températures atteignant 54 °C, soit la température la plus élevée dans le monde depuis au moins 80 ans. En mai 2021, nouveau record du monde (qui reste à valider par l’OMM) avec 80 ° en Iran (désert de Lout) et au Mexique (désert de Sonora) !! En 2020 encore, l’Atlantique Nord a battu tous les records avec 30 tempêtes océaniques, dont 12 ont atteint les terres.
En matière de biodiversité, la France compte 10 % des espèces décrites dans le monde, du fait des territoires d’outre-mer. Mais 19 % des espèces sont menacées ou éteintes en 2020. Les populations d’oiseaux communs ont diminué de 24 % en métropole entre 1989 et 2019 et 54 % des chauves-souris ont disparu de métropole entre 2006 et 20O9. Les espèces les plus menacées sont les oiseaux, mais aussi les reptiles, les insectes et de nombreuses plantes.
Les pandémies, en lien direct avec la perte de biodiversité comme déjà rappelé, représentent un nouvel élément de complexification de cette crise écologique. Les contraintes et les restrictions de liberté dues à la pandémie ont créé un climat anxiogène et suscité des réactions parfois agressives. Mais celle-ci a aussi réveillé notre conscience en nous rappelant notre fragilité, individuelle et collective.
Le Secrétaire général de l’ONU insiste, notamment à propos du dérèglement climatique : « il s'agit véritablement d'une année charnière pour l'avenir de l'humanité… nous n'avons pas de temps à perdre. Le dérèglement climatique est là… il faut agir de toute urgence afin de stabiliser notre climat et mettre fin à notre guerre contre la nature ».
A suivre : 2 - L’espoir renaît, 3 – Et maintenant, tout le monde s’y colle.