L’espoir renaît :
Face aux défis auxquels nous sommes confrontés, l’appel vient d’en haut. Le Secrétaire général de l’ONU met en avant la maîtrise du dérèglement climatique, et propose pour cela un objectif impérieux : « cela implique de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 45 % par rapport aux niveaux de 2010 d'ici à 2030 et d'atteindre des émissions nettes nulles d'ici à 2050 », ceci afin de contenir l’augmentation de la température moyenne mondiale nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, et la limiter à 1,5 °C si possible. C’est un objectif ambitieux qui nécessite un engagement fort des tous les Etats de la planète, ce qui n’est pas gagné, mais la direction est donnée !
A un autre niveau, mais tout aussi important en matière de prise de conscience, la CIA (la National Intelligence Council, agence de renseignement américaine) publie tous les 4 ans un rapport de prospective. Ce rapport, rendu public en avril 2021 fait un diagnostic sur le monde de 2040 en annonçant un avenir bouleversé par certains progrès technologiques comme l’intelligence artificielle (IA), mais aussi le changement climatique… Si l’IA va sans doute contribué à certaines améliorations en matière de santé, d’éducation ou de vie quotidienne, elle va aussi contribuer à la disparition de certaines professions et accroître les risques liés, par exemple, à des guerres ou des attentats « automatisés »… Le dérèglement climatique, quant à lui, outre ses conséquences directes en matière de sécheresses, inondations, canicules, tempêtes etc., va générer des pressions migratoires, des pénuries d’eau et alimentaires avec des tensions difficiles à gérer. Tout cela, ajouté au déclin constaté des démocraties un peu partout dans le monde, aux corruptions assez généralisées, et aux inégalités, va accroître la défiance à l’égard des pouvoirs en place et générer des révoltes. Ces perspectives ne sont pas réjouissantes, mais au moins c’est dit à un haut niveau. La conscience est là, il n’y a plus qu’à en tenir compte pour gérer ces situations complexes et rendre caduques ces projections pessimistes !
A un autre niveau encore, celui d’une ONG comme le WWF (Fonds mondial pour la nature), une étude récente montre combien progresse la préoccupation du public pour la biodiversité depuis quelques années, et en particulier depuis la Covid-19, et cela partout dans le monde ! Depuis 5 ans, la biodiversité est devenue un sujet d’intérêt majeur pour le grand public. Un indicateur, parmi d’autres : depuis 2016, les recherches sur la nature et la biodiversité sur Google ont augmenté de 16 % à l’échelle mondiale et de 65 % sur Twitter ! Ce « réveil écologique » traduit bien une demande des consommateurs de mesures concrètes pour la biodiversité. Un signal encourageant ! Cette tendance concerne les pays riches, mais aussi les pays émergents, ce qui oblige les entreprises à réagir pour répondre aux nouvelles demandes, notamment dans le secteur de l’alimentation. Ce sont les consommateurs les décideurs ! Malgré tout, la biodiversité est encore peu prise en compte par les politiques. Ceci suppose un modèle économique différent de l’actuel, obsédé par la croissance et le profit. Là encore, la prise de conscience de notre vulnérabilité face aux pandémies, en relation avec la perte de biodiversité, constitue une occasion unique pour modifier la trajectoire du monde.
Des évolutions radicales sur le plan économique sont indispensables, mais aussi sur le sujet tabou qui est celui de la démographie, toujours galopante et cause de consommations qui sont de plus en plus irraisonnables… Si la démographie de la planète est bien l’origine de nos soucis actuels, on peut s’étonner que certains politiques s’inquiètent de la perte de fécondité généralisée, sauf en Afrique subsaharienne. Certes, cette baisse des naissances va entraîner un vieillissement des populations avec des conséquences économiques, notamment concernant le financement des retraites, mais c’est un élément décisif pour un rééquilibrage des consommations par rapport aux disponibilités de la planète et donc une bonne nouvelle !
A suivre : 3 – Et maintenant, tout le monde s’y colle.