Plus fort et plus rapide que prévu.
Il est déjà trop tard pour inverser le processus, ce qui va demander au mieux des décennies pour revenir à un équilibre, mais il faut se préparer à s’adapter aux conséquences du réchauffement du climat, faute de quoi nous courons à l’effondrement de notre civilisation… Pour ma modeste part, depuis une quinzaine d’années sur ce blog, j’ai évoqué la question climatique dans environ 50 chroniques sur 703 publiées, en ressassant les évolutions et les conséquences que l’on peut en attendre… Autant crier dans le désert !
Certes les médias qui étaient jusque-là quasiment muets sur le sujet en font maintenant une question récurrente, sans trop de commentaires et avec leur manque de recul nécessaire, comme à l’habitude… Vite, un drame pour faire la Une du journal ! La rapidité de la circulation de l’information, notamment sur les réseaux sociaux, pourrait faire croire que le ciel nous tombe sur la tête, alors qu’il s’agit, pour le moment, d’évènements assez localisés. C’est bien sûr la récurrence de ces phénomènes qui est importante et qu’il faut analyser avec circonspection. Ce sont les vagues de chaleur et feux de forêts, les précipitations violentes et inondations qui se multiplient, ou les chutes de neige en des lieux inattendus… En somme, nous voilà bien face au « toujours plus », expression que j’ai souvent employée pour faire écho au plus chaud, plus sec, plus froid, plus humide… C’est en août 2021 que le GIEC (instance onusienne pour l’étude du climat) a publié son rapport résultant des travaux de 234 scientifiques de 66 pays, à partir de l’analyse de 14 000 études. Cela donne une certaine crédibilité aux conclusions ! Le réchauffement climatique des dernières décennies n’a jamais été observé depuis plusieurs millénaires et concerne toutes les parties de la planète. Les changements déjà amorcés, comme la fonte des calottes glaciaires, sont irréversibles pour plusieurs siècles. Ce n’est pas pour autant la fin du monde, pourvu que l’on mène des actions immédiates et à grande échelle afin de réduire de façon drastique les émissions de gaz à effet de serre, sinon…
A titre d’exemples de ce qui nous attend, l’été 2021 a été assez riche d’enseignement avec une série d’évènements climatiques. Parmi records de chaleur, incendies, pluies torrentielles, etc. quels sont les constats les plus flagrants ? :
On a connu en milieu d’année 2021 31 jours d’affilée à plus de 25° en Finlande. En Sibérie, une des régions les plus froides du monde, de fortes chaleurs ont occasionné l’incendie de 1,5 million d’hectares de végétation. Le Groenland a vu ses températures monter d’environ 20° au-dessus des normales…
Le territoire de l’Arctique se réchauffe trois fois plus vite que la moyenne. Les températures ont atteint en juin 2021 49,6° aux Etats-Unis et au Canada, 47,7°en Sibérie, en juillet 43° en Inde, battant ainsi tous les records avec une reprise des incendies.
Le nombre d’inondations a plus que doublé en 20 ans et on prévoit que les 10 millions d’habitants de Bangkok soit submergés à 40 % dès 2030, demain…
Les Etats-Unis et la Chine sont les pays les plus touchés au monde par les catastrophes climatiques et en particulier les tempêtes, mais aussi l’Inde avec à chaque fois des morts et des milliers de sinistrés. En juin à Moscou, des pluies torrentielles ont succédé à une canicule avec près de 35°. En une vingtaine d’années, les catastrophes climatiques de toutes sortes ont touché près de 4 milliards de personnes, occasionnant environ 800 000 morts et… accessoirement de l’ordre de 2 000 milliards de dollars de coût économique.
Concrètement, en France même, il n’est plus rare qu’en un seul jour il puisse tomber autant de précipitations qu’en un mois habituellement. En juin, dans les Vosges, un orage de grêle exceptionnel a recouvert le sol de 80cm de grêlons. La France est le quatrième pays avec le plus de victimes liées aux évènements climatiques extrêmes.
Certes, ces évènements ont, pour certains, déjà eu lieu au cours de notre histoire, de façon très ponctuelle. C’est la répétition et l’amplification de ces dérèglements qui pose question. Les climatologues répondent à cela en invoquant le réchauffement du climat qui a un effet amplificateur des phénomènes météorologiques extrêmes. Bien entendu, tout cela demande des suivis rigoureux, des discussions et même des contestations, tant cette réalité est complexe et difficile à appréhender. Ceci d’autant plus que l’aménagement du territoire, comme le développement urbain ou la destruction des barrières végétales et des zones inondables naturelles, peuvent encore amplifier les conséquences des dérèglements climatiques et en compliquer l’interprétation. Quoi qu’il en soit, une grande majorité de scientifiques s’attend à des évènements météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses du fait du réchauffement généralisé. Il est bien tard, sans doute trop tard, pour inverser le cours des choses et il faut donc prendre toutes les mesures de prévention au plus tôt. Le contexte de la Covid-19 aidant, on est passé d’une vague inquiétude à une prise de conscience d’un effondrement possible. Mais quelles décisions sont prises pour faire face ?
A suivre : 3/4 L’autre défi majeur : l’avenir de la biodiversité.
4/4 Réinventer le monde.