3 octobre 2021
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L’autre défi majeur : l’avenir de la biodiversité.
Aux préoccupations fortes et urgentes liés au dérèglement climatique, s’ajoute l’autre défi majeur, celui de l’avenir de la biodiversité. Là encore, depuis plusieurs décennies, d’innombrables études mettent en avant l’effondrement de la biodiversité. Le Congrès mondial de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) qui s’est tenu à Marseille début septembre 2021 a confirmé la chute vertigineuse de la faune et la flore.
Les chiffres sont très alarmants, avec 68 % des animaux vertébrés du monde disparus en 50 ans, en particulier en Amérique latine et en Afrique. En France, les populations d’oiseaux ont baissé de 30 % en 30 ans. Pour la seule année 2020, 31 espèces animales et végétales qui étaient menacées se sont éteintes… En Méditerranée les poissons sont très concernés avec une baisse de 20 % des populations de vertébrés entre 1993 et 2016, l’exemple le plus frappant étant le thon rouge dont la population a diminué de 90 % dans le même temps ! La plupart des espèces subissent les effets conjugués des activités humaines et du dérèglement climatique. Il y a donc, là encore, urgence à agir.
Le Congrès mondial de l’UICN a été marqué par des avancées quant au niveau d’information et une meilleure compréhension du lien climat-biodiversité. Une vingtaine de motions votées vont dans le bon sens pour réduire les impacts de l’industrie minière, restaurer les forêts primaires ou protéger l’Amazonie. 5 entreprises multinationales se sont mobilisées pour des actions favorables à la nature. Mais le niveau de réponse politique à cette situation d’urgence reste loin des vrais enjeux… et avec des moyens très modestes. Ainsi quand la France s’engage à protéger 5 % du littoral méditerranéen d’ici 2027, cette promesse avait déjà été faite en 2019 et reste une ambition bien modeste par rapport aux défis réels.
L’activité économique ne peut plus se faire aux dépens du climat et de la nature, c’est-à-dire aux dépens de l’Humanité, cette conception était le monde d’hier. Il est urgent d’engager des réformes en profondeur pour transformer notre façon de vivre en société de façon durable. La récente pandémie de la Covid-19 a eu cet effet positif de montrer qu’en très peu de temps, on pouvait engager des transformations importantes comme le télétravail, limitant les déplacements, la consommation de produits locaux ou la relocalisation de certaines fabrications, limitant ainsi les transports incessants de marchandises à travers la planète. C’est autant de gagné sur les émissions de gaz à effet de serre. Tout espoir n’est donc pas perdu, la crise sanitaire mondiale actuelle a montré à quel point le monde entier peut se mobiliser rapidement pour faire face à des défis énormes. Selon certains scientifiques il nous resterait environ 10 ans pour changer le monde avant qu’il ne soit trop tard… Continuons !
A suivre : 4/4 Réinventer le monde.
Published by Michel Lerond