Réinventer le monde.
L’enjeu n’est plus de convaincre de la réalité de la crise climatique, mais de réinventer le monde pour limiter les dégâts… Ce qui nous attend n’a jamais été fait, il s’agit d’assurer des transitions énormes sur le plan de l’énergie, de l’agriculture, des déplacements, etc. Le dérèglement du climat a pris une telle ampleur qu’il ne s’agit plus des générations futures, mais du présent, de nous, nos enfants et nos petits-enfants… Ceci d’autant plus que ce dérèglement climatique est correllé avec un effondrement de la biodiversité qui va entraîner des conséquences très fâcheuses pour notre survie, en termes d’alimentation et de santé. Alors quelles réponses ? Les dirigeants mondiaux, restés longtemps sourds aux appels, semblent s’émouvoir un peu devant le nombre de victimes et les dégâts matériels, après des décennies perdues pour agir. Il faut bien reconnaître hélas que la plupart des décideurs, politiques et économiques, ne répondent pas à la menace, trop obsédés par leurs mythologies de la croissance et de la domination, et ne s’attaquant pas aux causes du mal : la surexploitation de la Terre. Certes les objectifs affichés dans l'accord de Paris de 2015 sont à la hauteur de la réalité scientifique, mais il y un fossé entre ces objectifs affichés et la réalité des décisions de tous les jours. Et toujours les dirigeants repartent sur les données du monde d’avant, complètement erronées, alors qu’il faut d’abord évaluer les situations en permanence pour choisir des solutions adaptables plutôt que foncer tête baissée sur des fausses bonnes idées comme la voiture électrique, par exemple.
Il y en a marre ! Mais quand donc allons-nous réagir ? En France c’est reparti pour la campagne électorale de la présidentielle 2022. Les Français adorent les campagnes électorales, même s’ils ne votent qu’en petit nombre… Et voilà c’est reparti comme pour le monde d’avant, avec relance économique, croissance et tutti quanti ! Avec quelques touches vertes ici ou là, pour tenter de convaincre que l’on a bien compris le message. Désespérant… C’est ainsi que la loi Climat et résilience, adoptée pendant l’été 2021, à la suite des travaux de la Convention citoyenne lancée en 2019, constitue un « tournant culturel » pour le gouvernement, alors qu’elle n’est qu’une ébauche de ce qu’il faudrait faire. A cette occasion, le Haut Conseil pour le climat (instance consultative indépendante chargée d’évaluer la compatibilité de la politique du gouvernement avec l’Accord de Paris) a souligné combien la France se prépare mal au choc climatique qui nous attend, avec une action très insuffisante, alors que la situation empire. Cette insuffisance a été pointée du doigt par de nombreuses instances dont le Conseil d’Etat qui a enjoint le Gouvernement de prendre des mesures supplémentaires avant mars 2022 afin d’espérer atteindre les objectifs de la Convention de Paris de 2015. A cet égard, il est frappant de constater qu’un seul pays, sur 195, a respecté les engagements de l’Accord de Paris de 1995, 26 ans plus tard !... Le seul bon élève est la Gambie, petit pays de l’Afrique de l’Ouest d’un peu plus de 2 millions d’habitants. Désespérant !... alors que 36 états + l’Union Européenne sont responsables de 80 % des émissions de gaz à effet de serre. Les plus mauvais élèves sont les Etats-Unis, la Chine, le Canada, l’Australie, l’Inde, la Russie, l’Arabie saoudite et l’Union Européenne…
Le pire n’étant jamais sûr, il faut se réjouir d’une prise de conscience grandissante du public et en particulier des jeunes, même si celle-ci génère une éco-anxiété évoquée au début de cette chronique. En effet, ce n’est même pas de réformes dont nous avons besoin, mais d’une nouvelle civilisation pour refonder le monde sur des bases nouvelles. Ce nouveau monde devrait s’appuyer d’abord sur une réconciliation entre l’Homme et la nature, mais aussi sur une technologie respectueuse de l’environnement, au bénéfice de tous et non pas un business de court terme. Ce nouveau monde devra réinventer la démocratie pour que l’économie soit au bénéfice de tous et non pas d’une petite minorité d’ultra riches. Cela passera par des contraintes qui devront être expliquées, comprises et acceptées pour retrouver une harmonie entre notre bien-être et notre environnement, c’est-à-dire pour garantir un avenir aux futures générations. Les contraintes pour nous, les Terriens du moment, vont en effet être lourdes. On peut ainsi imaginer qu’il va falloir très vite interdire la vente des logements mal isolés, voire les démolir. Bientôt sans doute, les véhicules trop polluants seront tout simplement interdits en ville, et les villes seront de plus en plus sans voitures individuelles, au profit des transports en commun. En dehors des villes, on peut s’attendre à que ce soit érigés des quotas de kilomètres parcourus par an, au-delà desquels il faudra laisser la voiture à la maison. De même pour les avions dont l’accès sera bientôt interdit sur des distances trop courtes ou limité selon des quotas pour des vols longue distance. Dans le domaine de l’alimentation, il faut s’attendre à ce que les produits de proximité soit favorisés systématiquement et certaines importations sans doute interdites. Les livraisons devront se faire avec des petits véhicules peu ou pas polluants. Quant aux activités polluantes, elles doivent s’attendre à des recadrages forts… etc. Il n’est pas dit que toutes ces mesures à venir soient acceptées facilement et on peut s’attendre à des contestations et des manifestations. Ce sera à chacun de nous de choisir entre les options possibles pour l’avenir : changer ou mourir !
A une toute petite échelle, à quoi bon ce blog ? A quoi peut-il bien servir ? Je m’efforcerai maintenant de formuler des propositions concrètes pour progresser, autant que possible.
Compte-tenu des espérances de vie actuelles, mes petits-enfants nés entre 2000 et 2011 devraient vivre jusque 2080-2095. Quel monde les attend ? Quels soucis ou cauchemars risquent-ils de vivre ? Qu’avons-nous fait, qu’ai-je fais pour améliorer leur futur ? Alors oui, il y en a marre ! Mais quand donc allons-nous AGIR ?
Climat, biodiversité, pandémies… voilà bien les vrais enjeux. Pour AGIR et réinventer le monde, plus que jamais, il est temps de Faire passer le message et de se donner les Clés de notre avenir !, petit ouvrage qui fait état de 93 propositions pour aller de l’avant.
Faire passer le message - Persée, Paris, 2018.- 158 p. – 14€20
Les clés de notre avenir - Persée, 2020.- 100 p. – 10 €.
En priorité chez votre libraire : https://lalibrairieautresrivages.com/
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