Même si on le sait peu, voilà bien longtemps que l’on a pris conscience des menaces qui pèsent sur la biodiversité et que l’on a mis en place des mesures de protection, dès le XIXème siècle. C’est en 1913 qu’est créé le Parc national de l’Oisans dans les Alpes, sans véritable statut officiel, puis en 1960 est créé le statut de Parc national français (50 ans après la Suède…) avec le premier parc, celui de la Vanoise. Un parc national est une zone naturelle classée du fait de sa richesse exceptionnelle. Il en existe 11 dont 8 en métropole et 3 outre-mer. Qu’en est-il maintenant au moment où l’avenir de la biodiversité est devenu un enjeu mondial de première importance ?
Au plan international, les réserves de biosphère ont été créées en 1976 par l’UNESCO pour concilier la conservation de la biodiversité et le développement soutenable. Une réserve de biosphère ne se superpose pas aux législations nationales existantes et peut être transfrontière ou intercontinentale. Les acteurs impliqués dans la gestion doivent intégrer la conservation de la biodiversité, mais aussi le développement économique, ce qui implique que la population soit impliquée dans les prises de décision. Il s’agit de démontrer que l’homme peut utiliser la biodiversité sans la détruire. En 2021, on dénombre 727 réserves de biosphère dont 21 transfrontières réparties dans 132 pays, concernant une population d'environ 170 millions habitants sur 5 % de la surface de la planète. L’objectif final est de couvrir 30 % de la surface terrestre en réserves de biosphère avant 2030… demain !
La France compte 16 réserves de biosphère, dont 2 nouveaux sites en Martinique et en Moselle-Sud depuis le 15 septembre 2021. En Martinique, c’est l’ensemble du territoire terrestre et marin qui se trouve ainsi protégé pour préserver à la fois les richesses naturelles et culturelles. En métropole, le département de la Moselle voit ainsi protégé 139 257 ha avec pentes montagneuses, vallée mosellane, forêts et zones humides, soit 22 % de la surface du département qui compte un peu plus d’un million d’habitants ! De quoi méditer…
Voilà bien une orientation à privilégier pour préserver efficacement la biodiversité au niveau local dans un contexte mondial, alors que les Parcs naturels régionaux sont devenus obsolètes dans la mesure où les communautés de communes disposent quasiment des mêmes moyens pour agir, ce qui nous a amené à proposer d’étendre à tout le territoire les vocations des PNR (proposition 21 de « Les clés de notre avenir »).