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  • : Le blog de Michel Lerond
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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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7 novembre 2021 7 07 /11 /novembre /2021 08:22

La France est un pays de ronchons… on ne le sait que trop ! Voilà bien longtemps en effet que les Français s’enlisent dans des querelles entre ceux qui pensent que « tout est foutu » et ceux qui assurent que « de toute façon, on va s’en tirer »… Avec un peu de clairvoyance et de méthode, on pourrait échapper à cette opposition aussi simpliste que stérile, ce qui est l’avis d’une France sans doute majoritaire, mais silencieuse. Dans les conversations de salon, ou de bistrot, on confond souvent court terme et long terme, la pandémie de Covid-19 et l’urgence climatique sont là pour nous le rappeler. Gardons la tête froide et regardons les choses avec le recul nécessaire.

La France est un des pays les plus redistributifs qui soit, où « on gagne plus à rien foutre qu’à travailler ». Sans doute y a-t-il des réajustements à faire entre les allocations de toutes sortes, mais comment se fait-il que le nombre de pauvres (moins de 60 % du salaire médian) ne cesse de progresser, alors même que la fortune des 1 % des ménages les plus aisés a encore cru du fait de la progression des revenus du capital. De plus en plus d’entreprises prennent conscience de cet état de fait et, même si cela peut surprendre, se remettent en cause pour assurer à leurs employés un « salaire décent » ou évoluer vers des « entreprises à mission », afin de retrouver une raison d’être. Ne soyons pas naïfs, ces initiatives restent marginales du fait d’un immobilisme des institutions, des modes de gouvernance et des grandes écoles. Cette évolution reste lente, mais… on avance et il n’y a rien de tel que la valeur de l’exemple.

Derrière ces évolutions, il y a vous, il y a moi ! En effet, si les entreprises bougent, c’est surtout sous la pression des investisseurs qui eux-mêmes subissent la pression de la société civile qui s’inquiète de savoir « à quoi sert l’argent ? » : je demande à la banque que mon fric ne serve pas à financer des entreprises polluantes, des entreprises qui font travailler des enfants ou qui ne respectent pas l’égalité homme-femme… sinon, ou si vous êtes incapables de le prouver, j’enlève mon fric. Que vaudrait une banque… sans argent ? Que deviendrait une entreprise sans financement bancaire ? C’est vous, c’est moi qui en décidons !

Quand un patron du CAC 40 gagne 200 à 300 fois le salaire médian des salariés de son entreprise, il ne s’agit plus de réformer, mais de changer, de repenser notre économie. Les crises du climat et de la biodiversité, aux conséquences redoutables, vont générer des restrictions difficiles à faire accepter par le plus grand nombre, elles ne pourront l’être qu’avec plus d’équité, de justice sociale, en repensant nos modes de vie, car là aussi c’est vous, c’est moi, qui décidons de changer pour avancer. C’est la proposition 46 de « Les clés de notre avenir » pour contribuer à inventer une sociale-économie.

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commentaires

R
D'une manière générale, les bistrots et cafés populaires sont toujours des moments d'écoute particuliers.<br /> On entend tout, le bons sens, la bêtise des beaufs. Un bistrot populaire n'est pas du tout la même chose qu'un salon de thé plus huppé. A Fécamp, pays populaire par excellence - qui espérons-le va le rester - ma compagne et moi-même fréquentons ces deux genres d'établissements bien sympathiques. Une chose est certaine: ce qui risque de survenir rapidement sera bien plus violent et durable que les gilets jaunes; l'injustice devient tout simplement insupportable entre les les plus aisés et les travailleurs ordinaires. Ne soyons ni pessimistes ni optimistes naïfs; soyons réalistes.
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M
Soyons réalistes. Voilà bien le bon mot, et souhaitons que cet avis soit largement partagé. Merci Rémi.