21 novembre 2021
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Repenser l’économie c’est peut être d’abord repenser notre consommation et en premier lieu la nourriture. Nous avons souvent insisté sur le lien intrinsèque qui existe entre dérèglement du climat et érosion de la biodiversité. Les changements climatiques ont une incidence sur les écosystèmes, mais inversement ceux-ci stockent le carbone et réduisent ainsi le réchauffement. Cela renvoie immédiatement à notre consommation, qu’il s’agisse d’énergies et matières industrielles, mais aussi à notre alimentation.
Que peut faire chacun de nous ? Beaucoup assurément, par des gestes simples qui prennent tout leur sens s’ils sont répétés des millions de fois. Bien sûr chacun peut trier ses déchets pour en faciliter le recyclage, chacun peut consommer moins d’énergie en réduisant un peu le chauffage ou surtout ses déplacements en voiture. On peut être efficaces aussi, selon les choix que nous faisons pour nos achats de nourriture. Si l’on fait ses courses près de chez soi, en achetant des produits en circuits courts, c’est évidemment beaucoup mieux que d’aller loin pour acheter des produits importés d’un peu partout…
C’est ainsi que la Ferme des Verguis, en plein cœur du Pays de Bray à Haussez (76), basée sur la polyculture et l’élevage, a ouvert une charcuterie à la ferme, maîtrisant toute la chaîne de la naissance à l’assiette. La ferme des Authieux, à 25 km de Rouen, entre Cailly et Clères (76), s’est spécialisée dans la cueillette libre de fruits et légumes. Les magasins en vente directe se multiplient en France, avec parfois des labels comme « Bienvenue à la ferme » avec le soutien des chambres d’agriculture. Ce réseau compte maintenant 8 000 adhérents. D’autres réseaux comme « Mangez fermier », avec plus de 4 500 boutiques à la ferme, connaissent aussi le succès. On y gagne en proximité et en rémunération équitable des agriculteurs. Il aura fallu beaucoup de temps pour en arriver à cette évidence, mais on y est, les circuits courts ont le vent en poupe !
Ces nouveaux modes de distribution privilégient un mode de consommation locale et plus équitable qui permet de redynamiser les petites exploitations agricoles, avec une contribution éclairée des consommateurs pour respecter la saisonnalité des productions, accepter des produits moins calibrés, admettre des prix plus ajustés et anticiper les courses pour ne pas avoir à acheter à la hâte des produits sous vide. Si on constate là un réel progrès, la multiplication des lieux de vente directe présente toutefois l’inconvénient de sa dispersion géographique, ce qui oblige à de nombreux déplacements selon les produits que l’on recherche. Là encore, on évolue avec la création de points de vente collectifs qui peuvent réunir plusieurs dizaines de producteurs, issus d’un périmètre très limité, et qui offrent une grande variété de produits alimentaires, comme le fait la Ferme des Authieux. En somme, voilà les supérettes de produits de proximité.
Published by Michel Lerond