5 décembre 2021
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La transition énergétique est devenue une préoccupation réelle des décideurs, entreprises et collectivités, même si les réalisations ne sont pas toujours à la hauteur des discours… Certes on imagine de mettre au rencart les énergies fossiles, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, et de développer les énergies dites renouvelables et le nucléaire. Des solutions innovantes sont recherchées, tant du côté de l’éolien, du photovoltaïque ou de la méthanisation, sans doute en faisant une prospective un peu amputée… Pour qu’une solution soit fiable pour atteindre la neutralité carbone, encore faut-il prendre en compte l’ensemble de la filière avec matières premières, construction, recyclage, etc. et là… les résultats sont souvent à nuancer ! Toute cette réflexion reste guidée par le souci de répondre à l’accroissement de notre consommation d’électricité et reste enfermée dans l’entêtement d’une logique productiviste. La relance du nucléaire en est une bonne illustration avec une « indépendance » énergétique totalement illusoire et sans prendre en compte véritablement les questions économiques et industrielles que cela suppose, comme on le constate avec l’EPR de Flamanville (11 ans de retard et un budget passé de 3,3 à 19,1 milliards d’euros !)...
Faut-il le répéter encore, le système actuel est au bout du rouleau. Pour surmonter cette crise profonde et durable, ne faudrait-il pas mieux préconiser la sobriété énergétique ? Nous pouvons, en effet, dépenser moins d’énergie individuellement et collectivement, en réduisant le gaspillage, mais aussi avec des mesures réellement innovantes. Bien sûr il faut réduire l’usage de la voiture individuelle et des camions et relancer le secteur ferroviaire, notamment pour les marchandises (proposition 4 de « Les clés de notre avenir). Il faut aussi repenser les constructions et l’urbanisme (propositions 11, 12 et 20) et bannir l’obsolescence programmée (proposition 52). Il faut être attentif à l’agriculture, son industrialisation ayant montré ses limites (propositions 53 et 54).
Plutôt que raisonner à partir de nos consommations actuelles et leur progression supposée, il faudrait partir des usages et besoins réels, de nos modes de vie et des impacts des moyens de production. Le choix politique fort à faire est bien celui de la sobriété, souhaitons que la prochaine élection présidentielle permette d’amorcer ce virage ! Les virages en courbe douce peuvent être moins dangereux que les lignes droites !