Combien de fois avons-nous abordé ce thème de l’agriculture dans nos écrits ! pour regretter les manquements, proposer des évolutions et Faire passer le message (en particulier pages 106-112). Nous y voilà, le monde paysan bouge !
Depuis 1992, la Politique Agricole Commune (PAC) a connu une évolution continue, marquée par une préoccupation croissante de l’environnement, même si celle-ci restait insuffisante. Les aides directes ont cependant été conditionnées, récemment, par le respect de mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC). La Présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, en a fait une priorité de son mandat et le pivot de la négociation de la nouvelle PAC 2023-2027. Celle-ci devrait s’appuyer sur deux stratégies : « De la ferme à la table » pour réduire d’ici 2030 de 50 % l’usage de pesticides, entre autres, et de porter la surface d’agriculture biologique à 25 % d’ici 2030 ; et la « Stratégie pour la biodiversité » pour réserver 10 % des surfaces agricoles à une protection écologique renforcée. Les agriculteurs sont cependant craintifs devant ces changements importants, se demandant s’ils en auront les moyens… La nouvelle PAC devrait ainsi s’appuyer sur une conditionnalité renforcée des aides directes, en fonction d’exigences accrues telles que rotation des cultures ou surfaces d’intérêt écologique (haies, mares, jachères). C’est une grande nouveauté afin de soutenir l’agriculture biologique, l’agroforesterie ou le bien-être animal.
Le nouveau ministre Allemand de l’Alimentation et de l’Agriculture, Cem Özdemir, veut mettre fin à « la folie des subventions », car le prix d’un produit doit refléter sa réalité écologique, donc que le consommateur soit directement impliqué, ce que nous ne cessons de rappeler depuis des années… Cem Özdemir compte plus sur la contrainte que les engagements volontaires des industriels et souhaite aussi interdire la publicité pour des aliments malsains. Au Royaume-Uni, Boris Johnson inquiètent les agriculteurs en demandant des ambitions climatiques et environnementales afin de pouvoir bénéficier de subventions, dès 2022. Le système d’aides envisagé reposera sur la « reconstitution des espaces naturels locaux », la « restauration des paysages » et « l’agriculture durable ». Plus près de nous, en Seine-Maritime, le Département met en place un Projet Alimentaire Territorial visant les établissements pour personnes âgées ou handicapées et les collèges, notamment en favorisant les circuits courts.
L’agriculture bouge. Vous, moi, en tant que consommateurs, devons accompagner cette révolution, notamment en payant les aliments à leur juste prix.