Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog de Michel Lerond
  • : Libre opinion sur les questions d'actualité en environnement et développement soutenable
  • Contact

Profil

  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

Recherche

Pages

Catégories

9 juin 2022 4 09 /06 /juin /2022 08:51
        L’école est en crise. Le nouveau ministre de l’Education nationale, Pap Ndiaye a conscience des difficultés qui sont devant lui, à savoir la revalorisation des salaires, la crise du recrutement, le retour des maths dans le tronc commun et la réforme du lycée professionnel. Certes ces questions ont leur importance, mais on est encore très loin des priorités à confier à l’école… En effet, si les fondamentaux de l’école sont bien lire, écrire et compter, ils devraient aussi intégrer les bases de notre relation biologique à la nature, ceci dès la maternelle et le primaire. L’école doit s’ouvrir davantage sur le monde, se renouveler et s’adapter aux défis qui sont devant nous et dont on perçoit maintenant clairement les conséquences : il s’agit « simplement » d’assurer la survie de l’espèce humaine… L’école doit être un incubateur du futur, elle doit faire sa révolution en enseignant la nature, la solidarité, le civisme et aussi une conception plus humaine de l’entreprise et du travail. Cela passe par plus de formation continue et de mobilité professionnelle des enseignants qui sont en train de faire leur propre révolution, inventant de nouvelles manières d’enseigner, suscitant la motivation plutôt que la compétition. Le mouvement est lancé, il faut poursuivre et revoir le contenu de l’enseignement. Quelle responsabilité collective et quel beau challenge.

        Pour que le respect de l’environnement trouve enfin toute sa place dans la société française, il faut apprendre le b a ba de notre relation à la nature. Ceci dès la maternelle et le primaire, en adaptant le niveau bien sûr. Au cours des études secondaires, il faut donner à l’enseignement de l’écologie / environnement / développement soutenable le rang de discipline principale. Lors des études supérieures, les données concrètes relatives au triptyque bases de l’écologie / manière de se comporter individuellement / gouvernance collective, doivent être intégrées dans toutes les filières. Dans toutes les formations professionnelles, les aspects spécifiques des futures professions concernées quant à leur impact sur la nature doivent être enseignés.

        Nous avons maintes fois répété ces évolutions indispensables à nos yeux, notamment dans « Faire passer le message” (Editions Persée – 2018 - 160 p.) et “Les clés de notre avenir” (Editions Persée – 2020 - 108 p.).

        La mise en place d’une telle évolution ne peut pas être instantanée et nécessite de résoudre 4 questions préalables: – Les systèmes éducatifs actuels correspondent-ils encore aux attentes de notre société ? – L’accumulation de connaissances est-elle encore de mise par rapport à un véritable apprentissage de la vie ? – Le caractère national de notre système éducatif est-il encore d’actualité avec la planétarisation des problématiques ? – Le cadre de l’école est-il encore adapté à une évolution constante des connaissances ?

        Certes la préoccupation de certains enseignants pour la nature et l’environnement n’est pas nouvelle et on en connaît des exemples dès les années 1945… Il faut maintenant sortir l’éducation à l’environnement de son relatif isolement culturel et la recadrer dans un contexte plus large pour constituer un axe essentiel d’une réforme en profondeur de l’enseignement. C’est cela la priorité !

Partager cet article
Repost0

commentaires

B
Peut-être faut-il tout simplement rester le moins longtemps possible à l'école. Quand je vois le niveau de mes grands-parents ruraux qui avaient terminés leur scolarité à 14 ans. Il était supérieur à celui de la plupart de ceux qui rentrent à l'Université aujourd'hui. L'école n'est-elle pas une usine à produire des abrutis et à faire perdre du temps et le sens de la vie aux forces vives de la jeunesse ? La France et l'Europe sont des usines à chômage donc on fait patienter sur le bancs de l'école car il n'y a pas d'orientation économiquement viables pour des jeunes dans un pays de consommateurs. Peut-être que la fin des énergies pas chères et le retour à la terre seront des choses qui se feront tout simplement quand les gens seront dans une grande misère que l'État ne prendra plus en charge. On arrive prêt de la fin de partie pour la capitalisme subventionné, à chacun bientôt de se reprendre en main au niveau local. Mais peut-être le nouvel ordre mondial avec sa société de control généralisé (qui n'a pas besoin de nous tous) a-t-il d'autres projets pour nous comme l'euthanasie de plus en plus promue, après l'abrutissement de masse. Tout un projet qui nous est imposé par le haut par des "biens-pensants" bien décidés à refondre le monde malgré nous.
Répondre
M
Merci Bertrand de ce commentaire... pas très optimiste toutefois. Sans doute y a-t-il du vrai dans ce constat, mais je ne suis pas sûr que l'on doive aller jusque là. Je crois encore que l'on peut réformer, notamment en faisant évoluer les enseignements mais aussi les enseignants. A cet égard j'ai proposé il y a déjà bien longtemps que l'on ne puisse être prof qu'après quelques années d'une autre expérience professionnelle et que la profession de prof soit contractuelle en ne durant, par exemple, que 10 ans afin de ne pas "enfermer" les profs dans le monde scolaire...