9 juin 2022
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L’école est en crise. Le nouveau ministre de l’Education nationale, Pap Ndiaye a conscience des difficultés qui sont devant lui, à savoir la revalorisation des salaires, la crise du recrutement, le retour des maths dans le tronc commun et la réforme du lycée professionnel. Certes ces questions ont leur importance, mais on est encore très loin des priorités à confier à l’école… En effet, si les fondamentaux de l’école sont bien lire, écrire et compter, ils devraient aussi intégrer les bases de notre relation biologique à la nature, ceci dès la maternelle et le primaire. L’école doit s’ouvrir davantage sur le monde, se renouveler et s’adapter aux défis qui sont devant nous et dont on perçoit maintenant clairement les conséquences : il s’agit « simplement » d’assurer la survie de l’espèce humaine… L’école doit être un incubateur du futur, elle doit faire sa révolution en enseignant la nature, la solidarité, le civisme et aussi une conception plus humaine de l’entreprise et du travail. Cela passe par plus de formation continue et de mobilité professionnelle des enseignants qui sont en train de faire leur propre révolution, inventant de nouvelles manières d’enseigner, suscitant la motivation plutôt que la compétition. Le mouvement est lancé, il faut poursuivre et revoir le contenu de l’enseignement. Quelle responsabilité collective et quel beau challenge.
Pour que le respect de l’environnement trouve enfin toute sa place dans la société française, il faut apprendre le b a ba de notre relation à la nature. Ceci dès la maternelle et le primaire, en adaptant le niveau bien sûr. Au cours des études secondaires, il faut donner à l’enseignement de l’écologie / environnement / développement soutenable le rang de discipline principale. Lors des études supérieures, les données concrètes relatives au triptyque bases de l’écologie / manière de se comporter individuellement / gouvernance collective, doivent être intégrées dans toutes les filières. Dans toutes les formations professionnelles, les aspects spécifiques des futures professions concernées quant à leur impact sur la nature doivent être enseignés.
Nous avons maintes fois répété ces évolutions indispensables à nos yeux, notamment dans « Faire passer le message” (Editions Persée – 2018 - 160 p.) et “Les clés de notre avenir” (Editions Persée – 2020 - 108 p.).
La mise en place d’une telle évolution ne peut pas être instantanée et nécessite de résoudre 4 questions préalables: – Les systèmes éducatifs actuels correspondent-ils encore aux attentes de notre société ? – L’accumulation de connaissances est-elle encore de mise par rapport à un véritable apprentissage de la vie ? – Le caractère national de notre système éducatif est-il encore d’actualité avec la planétarisation des problématiques ? – Le cadre de l’école est-il encore adapté à une évolution constante des connaissances ?
Certes la préoccupation de certains enseignants pour la nature et l’environnement n’est pas nouvelle et on en connaît des exemples dès les années 1945… Il faut maintenant sortir l’éducation à l’environnement de son relatif isolement culturel et la recadrer dans un contexte plus large pour constituer un axe essentiel d’une réforme en profondeur de l’enseignement. C’est cela la priorité !
Published by Michel Lerond