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  • Michel Lerond
  • Ecologue et essayiste. Dans notre pratique professionnelle, nous avons pu contribuer, notamment, à un meilleur accès à l’information sur l'environnement.

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2 juillet 2022 6 02 /07 /juillet /2022 09:19

Rappels sur le contexte :

         La contestation des jeunes monte en réaction à un monde qu’ils refusent. Certes le refus de la société par les jeunes n’est pas nouveau, mais le contexte a tant changé en si peu de temps… Si les évolutions du climat inquiètent un certain nombre d’entre nous, beaucoup cependant se rassurent en pensant que la technologie va apporter des solutions pour résoudre le problème. Certes la science a montré qu’elle peut faire progresser l’Humanité, mais le pourra-t-elle indéfiniment alors que les consommations de toutes sortes n’en finissent pas de croître par rapport à des ressources limitées, notamment en matière d’énergie. Nombreux sont les exemples de fausses bonnes idées technologiques, comme la « voiture nucléaire » ou les agrocarburants, dont le processus complet de fabrication a été mal évalué, et qui en fait empirent la situation en déplaçant le problème. Beaucoup de décideurs et d’entrepreneurs, animés d’un optimiste naïf, se disent « Lançons-nous et on verra bien ». Eh bien on voit !

Pour ne retenir que quelques exemples des dérèglements climatiques auxquels nous sommes déjà confrontés, regardons du côté de l ‘Amérique du Nord où les méga-sécheresses ont commencé, « agrémentées » de méga-feux. La période 2000-2021 a été la plus sèche depuis l’an 800. Plus au sud, le Chili se prépare à un rationnement de l’eau du fait d’un déficit pluviométrique récurent depuis 12 ans avec un record de - 71 % en 2021 ! Au Pakistan et en Inde on a connu des températures de 49 et 50°. Et puis en Afrique : il est à craindre que les médias aient omis de nous informer qu’en Afrique de l’Est, du fait de l’incidence des sécheresses sur les cultures en 2022, 23 millions de personnes sont en situation de « faim extrême » en Ethiopie, Kenya et Somalie. Tout cela est bien loin de chez nous… oui, mais. L’Europe a connu en 2021 l’été le plus chaud de son histoire, marqué par des canicules intenses (48,8° en Sicile, 47° en Espagne) qui ont été à l’origine d’incendies en Italie, Grèce ou Turquie, soit 800 000 hectares partis en fumée en 2021. En France aussi on connaît des sécheresses historiques et des canicules comme en 2019 où l’on a enregistré 42,5° à Montpellier et 45° dans le Vaucluse et le Gard. En 2022 le printemps a connu un déficit de précipitations de 45 % par rapport à la normale et le mois de mai a été le plus chaud jamais enregistré.

En cas de catastrophes, les réformettes ne suffisent pas, il faut engager des changements importants, des bouleversements aux impacts sociaux forts et donc mal acceptés. Les catastrophes peuvent toutefois avoir des vertus pédagogiques et il semble bien que l’on ait enfin compris que l’on ne peut plus ne pas respecter la nature. Les dérèglements climatiques et les pandémies nous ont enfin réveillés. Née il y a 150 ans la science écologie a été depuis un demi siècle très (trop?) politisée. Maintenant on sait qu’elle est le fondement de notre existence, elle nous a appris que nous faisons partie de la nature. Avec un peu moins de sectarisme et d’approximations, on aurait sans doute pu aller un peu plus vite, mais retenons que nous sommes devant le plus grand défi de l’Humanité et que nous l’avons compris. Il ne reste plus qu’à l’admettre et trouver des solutions pour relever ce défi… pour survivre !

A suivre : 3 - Réorienter la gouvernance

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