Les éoliennes font beaucoup parler d’elles, notamment à propos de la multiplication des projets particulièrement en mer. Il est vrai que ces éoliennes modernes ont pris des dimensions énormes qui posent question quant aux paysages, la biodiversité ou leurs radiations. Ce débat contemporain fait oublier que les éoliennes sont des machines en fait très anciennes, en quelque sorte des vieilles bécanes !
Une éolienne est une machine qui transforme l’énergie du vent en énergie mécanique pour faire tourner des générateurs électriques ou des pompes à eau. L’ancêtre de l’éolienne est le moulin à vent apparu au 7ème siècle en Perse (l’Iran actuel). C’est seulement en 1885 que le mot éolienne apparaît à l’initiative de Ernest-Sylvain Bollée, inventeur français de ce dispositif pour pomper l’eau potable. Au début du 20ème siècle, il existait environ 350 éoliennes Bollée en France, dont une bonne cinquantaine existent encore, souvent en mauvais état, avec une restaurée en 2006 dans le Parc du moulin à Tan de Sens (Yonne) avec le soutien du Lions Club et de nombreuses entreprises. Cette « vieille bécane » de Sens mesure 20 mètres de haut et pèse 10 tonnes. C’est en 1890 que le Danois Poul La Cour met au point la première éolienne industrielle génératrice d’électricité. Cette innovation, un peu délaissée, retrouve tout son intérêt au Danemark dans les années 1970, avec le premier choc pétrolier. La transition énergétique, déjà !
Depuis le début de ce siècle, les éoliennes ont pris un sacré essor et ont un peu « grandi ». Les plus courantes produisent de l’électricité, elles sont à axe horizontal, avec une hélice montée sur un mât. La hauteur est, pour la plus grande installée à Rotterdam en 2019… de 260 mètres ! Mais il existe aussi des éoliennes à axe vertical qui sont moins encombrantes, moins bruyantes et peuvent fonctionner avec des vents supérieurs à 220 km/h, mais moins productives. Les pays qui comptent le plus d’éoliennes sont la Chine (45 % des installations mondiales), les Etats-Unis, l’Inde et en Europe l’Allemagne, l’Espagne, le Royaume Uni et le Danemark. En France l’éolien représente 6,3 % de la production totale d’électricité.
Fort heureusement les accidents liés aux éoliennes restent rares, pour le moment, que ce soit concernant les humains ou l’avifaune. Par contre le démantèlement, qui intervient après 20 à 30 ans de service, pose problème pour les pales composées d’un mélange de fibre de verre et de fibre de carbone. De même, les fondations ne sont pas toujours enlevées compte-tenu de la difficulté et des coûts. Le démantèlement total peut coûter de l’ordre de 500 000 euros.
De sacrées bécanes ces éoliennes !